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Robot de taille Wall-Ye fascine mais déçoit

Publié le vendredi 16 novembre 2012 - 17h29

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En démonstration dans l’Aude, le robot de taille V.I.N. de Wall-Ye a déçu. Il a taillé trois sarments dans la journée. Son concepteur assure qu’il peut tailler 600 pieds par jour. Les visiteurs sont perplexes.

Christophe Millot, de la société Wall-Ye, a conçu le robot de taille V.I.N. © M. CAILLON

Christophe Millot, de la société Wall-Ye, a conçu le robot de taille V.I.N. © M. CAILLON

« Nous sommes déçus, le robot était censé tailler et nous n’avons rien vu. Faire déplacer tout ce monde pour si peu ! » La déception était palpable et les commentaires parfois peu amènes lors de la démonstration du robot de taille V.I.N. qui s’est tenue le 15 novembre au domaine de Cazes, à Alaigne (Aude).

Le robot développé par la société Wall-Ye suscite depuis un an un véritable engouement auprès des viticulteurs. À tel point que la chambre d’agriculture de l’Aude, organisatrice de l’événement, avait prévu deux sessions de démonstrations. Deux cents personnes étaient présentes le matin et cent cinquante attendues l’après-midi pour voir un robot tailler la vigne pour la première fois.

V.I.N. est un robot électrique de petit gabarit à quatre roues motrices conçu par Christophe Millot, informaticien installé à Macon (Saône-et-Loire). Son robot est doté de deux bras montés sur une tourelle mobile. Il est équipé de quatre caméras, d’un GPS et d’une tablette abritant un logiciel de reconnaissance des formes.

Conçu pour être polyvalent, l’engin a été vu bras nus ou muni d’une pince à épamprer lors de ses premières sorties au printemps 2012. Ceux qui l’ont vu ont salué une innovation prometteuse. Mais n’ont pas été totalement convaincus. Le 12 mars dernier à Saint-Émilion (Gironde), le robot s’était montré un peu perdu dans les vignes.

Pour la taille, V.I.N. a changé. Il a pris du poids, passant de 25 à 45 kg.
Son prix a aussi grimpé de 18 250 à 25 000 euros. Le robot possède un long bras souple articulé dans le prolongement de son bras gauche. Ce dernier, muni d’une caméra, se termine par un sécateur. Il ressemble à s’y méprendre à une tête de serpent quand il est en mouvement.

« Le robot V.I.N. est maintenant abouti. Il peut tailler 600 pieds par jour dans les vignes en gobelet et en cordon de Royat. Le mode de taille en guyot est en cours de validation. L’engin peut travailler sous la pluie, quand il fait froid et pourra bientôt tailler la nuit, grâce à un projecteur et une batterie supplémentaire installée à l’arrière sur un chariot. Les dix premiers robots seront livrés chez les premiers clients d’ici trois semaines. Avec Guy Julien, mon partenaire industriel, nous mettons en place une chaîne capable de produire cent unités par mois », affirme avec assurance Christophe Millot, pour présenter l’avancement de son projet.

Mais à l’épreuve du terrain, le robot se montre vite à la peine. Son bras hésite et manque de précision. Après plusieurs essais infructueux, il parvient cependant à tailler trois sarments. Puis le moteur de son sécateur tombe en panne. « Manque de bol », explique Christophe Millot aux visiteurs venus l’après-midi pour voir son invention.

Certains sont venus en voisins mais d’autres ont fait 50, 70, voire jusqu’à 150 km. « Une panne mécanique non prévisible », se justifie-t-il. Pourtant, le robot a connu pareille mésaventure à deux reprises en moins de quinze jours lors de ses deux dernières démonstrations dans l’Hérault et dans les Pyrénées-Orientales.

Côté organisation, on cache mal son malaise. « Nous avons dû avertir soixante-dix personnes inscrites l’après-midi par téléphone pour leur dire que le robot ne fonctionnait pas. On avait des doutes, mais Christophe Millot nous avait certifiés que son robot fonctionnait, explique Emmanuel Rouchaud, chef du service viticulture et œnologie à la chambre. Nous avons l’impression de nous être faits avoir. »

« On a eu tout faux. C’est un échec aujourd’hui », admettra lucidement Guy Julien pour tempérer l’optimisme de Christophe Millot qui jure « qu’il faut continuer et persévérer ».

M. C.

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