Publié le jeudi 21 juin 2012 - 16h43
Le 26 juin 2012, Jean Le Maguet, doctorant à l’Inra de Colmar (Haut-Rhin), soutiendra sa thèse sur l’enroulement viral de la vigne et sa transmission par les cochenilles vectrices. À l’aube de sa présentation, nous vous dévoilons les principaux résultats de ses recherches.
Symptôme d’enroulement sur vigne. © IFV SUD-OUEST
L’enroulement de la vigne est une maladie virale. Il existe plusieurs espèces numérotées de 1 à 9 : GLRaV-1 jusque GLRaV-9. Dans le Bordelais, c’est principalement l’espèce 2 qui est présente. « Pour l’instant, cette forme d’enroulement ne pose pas trop de soucis, car on ne lui connaît pas d’insecte vecteur », explique le chercheur. En revanche, les espèces 1 et 3 que l’on retrouve en Bourgogne et dans le Beaujolais sont plus problématiques car elles peuvent être disséminées par certaines espèces de cochenilles.
Dans sa thèse, Jean Le Maguet a prouvé que la cochenille farineuse Phenacoccus aceris est capable de transmettre efficacement les virus 1 et 3 mais aussi les 4, 5, 6 et 9. D’ailleurs, « c’est la première fois que l’on trouve un insecte vecteur de l’enroulement GLRaV-6 », précise le chercheur. Ce dernier a également découvert que la cochenille farineuse peut transmettre les virus GVA et GVB, impliqués dans le complexe du bois strié.
Jean Le Maguet montre que c’est le premier stade larvaire (L1) qui est le plus efficace pour la transmission des virus. « C’est le stade le plus mobile. Les larves sont petites. Elles peuvent être transportées par le vent. » Ces larves apparaissent généralement au début de l’été
Enfin, le chercheur suppose qu’il pourrait y avoir des populations de P. aceris distinctes, adaptées à différentes plantes hôtes. En effet, lors de ses recherches, il a observé, dans deux parcelles, deux dynamiques d’épidémie différentes.
Dans le Mâconnais, dans une parcelle plantée en 2001 avec des plants de pinot noir certifiés, le taux d’enroulement est passé de 5 % en 2004 à environ 90 % en 2011. Cette parcelle était infestée par P. aceris, mais le niveau de population n’était pas conséquent au point d’induire des dégâts directs sur la vigne. Les cochenilles ont fait tout leur cycle sur la vigne. Elles ont propagé l’enroulement très présent dans les vignes des alentours très rapidement.
En revanche à Marsannay-la-Côte, en Côte-d’Or, l’expression des symptômes d’enroulement est faible, irrégulière et évolue peu au cours du temps. « Sur ce site, on rencontre P. aceris sur du lierre en bordure de parcelle. Quelques larves L1 peuvent se retrouver sur la vigne mais P. aceris reste inféodé au lierre », rapporte le chercheur. De plus, l’enroulement est peu présent dans les alentours. Il n’y a pas eu de diffusion naturelle de la maladie. Les quelques ceps atteints dans la parcelle ont été apportés à la plantation.
C. S.
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