Publié le vendredi 19 juillet 2013 - 10h36
Le ministère de l'Agriculture réfléchit actuellement à un nouveau programme d'action national pour lutter contre la pollution des eaux par les nitrates. Les mesures qu'il envisage ? Une limitation des apports azotés à partir d'une pente de 10 % et leur interdiction à partir d'une pente de 15 %. Plusieurs vignobles de coteaux seraient fortement pénalisés, notamment la Champagne, Croze-Hermitage, le Sancerrois... La Cnaoc tire la sonnette d'alarme et se mobilise.
Les restrictions en matière d'apports azotés concerneraient non seulement les apports d'azote sous forme minérale mais aussi les amendements organiques. Photo : Jérôme CHABANNE
Le futur projet d'arrêté contre la pollution des eaux par les nitrates d'origine agricole risque d'impacter fortement certains vignobles. « Parmi les mesures que propose le ministère de l'Agriculture figure la limitation des apports azotés à partir d'une pente de 10 % et leur interdiction à partir de pente de 15 % », rapporte Eric Tesson, de la Cnaoc (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d'origine contrôlées).
D'après lui, ces restrictions concerneraient non seulement les apports d'azote sous forme minérale mais aussi les amendements organiques.
La Cnaoc a commencé à recenser les surfaces concernées. D'après elle, 300 ha en Côte de Provence, 95 % de l'appellation Croze-hermitage, 40 à 65 % du vignoble champenois, les deux tiers des appellations du Centre autour de Sancerre ou encore plus d'un tiers des vignes alsaciennes seraient soumises à ces restrictions. « Cela inquiète les viticulteurs, car si on limite ou interdit les apports azotés, cela risque de provoquer une baisse de la vigueur de la vigne et des rendements, voire même des dépérissements », insiste Eric Tesson, qui fait également remarquer que la viticulture requiert peu d'apports en azote.
Pour éviter que la viticulture ne soit pénalisée, la Cnaoc se mobilise. Elle demande notamment à ce qu'un groupe de travail spécifique à la viticulture planche sur le dossier au ministère de l'Agriculture. Des parlementaires et des responsables professionnels ont aussi saisi le ministère de l'Agriculture sur le sujet. Celui-ci leur a répondu d'emblée qu'il ne serait pas possible d'exclure la viticulture du dispositif mais qu'il allait prendre en compte la problématique. Il a ajouté qu'il aurait une concertation sur le sujet à l'issue de prochaine consultation publique obligatoire.
Christelle Stef
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