Publié le vendredi 02 mai 2014 - 17h36
Le laboratoire Excell, à Mérignac (Gironde), a trouvé du dibutyl phtalate (DBP) au-dessus de sa limite de quantification (0,004 mg/kg) dans plus de 59 % des vins qu’il a analysés. Il estime que 11 % des vins sont «â€¯non conformes » à la réglementation européenne. Un jugement par extrapolation.
D’après les résultats de l’étude du laboratoire Excell, ce sont les cuves en résine époxy qui sont les principales sources de contamination des vins en phtalates. ©C. Watier
Le laboratoire Excell, à Mérignac (Gironde), vient de communiquer les résultats d’une étude sur les phtalates(1) qu’il a menée sur cent vins français et trente spiritueux. «â€¯Il y avait autant de vins blancs, que de rouges et de rosés, des millésimes 2010 à 2012 », précise Pascal Chatonnet, cogérant du laboratoire Excell. Certains spiritueux pouvaient, quant à eux, avoir plus de 20 ans.
«â€¯17 % des vins seulement ne contiennent pas de phtalates », explique-t-il. Dix-neuf pour cent en contiennent des traces (entre le seuil de détection et le seuil de quantification). Le reste renferme au moins un phtalate au-dessus de sa limite de quantification.
«â€¯59 % des vins analysés renferment des teneurs en dibutyl phtalate (DBP) supérieures à sa limite de quantification qui est de 0,004 mg/kg », poursuit Pascal Chatonnet. Il a retrouvé jusqu’à 2,212 mg/kg de cette substance dans certains vins.
D’après ses résultats, il soutient que 11 % des vins analysés sont «â€¯non conformes » à la réglementation européenne car ils renferment plus de 0,3 mg de DBP/kg. Mais, en Europe, aucun texte ne fixe de limite admissible de phtalates dans les vins et spiritueux.
C’est le règlement CEE 10/2011 du 14 janvier 2011 qui s’applique. Ce texte fixe des limites de migration spécifiques des phtalates d’un matériau vers une denrée alimentaire. Une matière plastique ne doit pas libérer plus de 0,3 mg de DBP/kg d’aliment, sinon elle est interdite d’utilisation. Les vins renfermant plus de 0,3 mg de DBP/kg ont donc été vinifiés ou conservés au contact d’un matériau non conforme que leur utilisateur doit changer ou traiter.
Dans une deuxième étude, Pascal Chatonnet a identifié ces sources de contamination. « Les responsables sont majoritairement les résines époxy. Parfois, ce sont également les anciennes résines en fibre polyester. » Pour remédier au problème, il a étudié une résine qui s’applique sur les résines époxy déjà en place et qui empêche la migration des phtalates dans le vin. L’autre solution consiste tout simplement à cesser d’utiliser les cuves problématiques.
Dans les spiritueux, «â€¯ce sont exclusivement les eaux-de-vie de plus de 20 ans d’âge qui renferment des phtalates et notamment le Di-isobutyl phtalate (DiBP) », remarque-t-il. Cette molécule n’est pas autorisée au contact alimentaire et a pourtant été retrouvée dans 25 % des spiritueux contrôlés.
(1) Les phtalates sont des molécules utilisées dans la fabrication de certaines matières plastiques et sont considérés comme des perturbateurs endocriniens.
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