Publié le jeudi 23 juin 2011 - 16h51
Commentant les résultats du dernier observatoire de la situation financière et économique en viticulture, Marc Varchavsky, du CER France, a expliqué que le principal souci des viticulteurs confrontés à la crise a consisté d’abord à réduire leurs coûts de production.
Principal souci des exploitations viticoles ces dernières années : réduire les coûts de production et notamment la main-d’œuvre. © J. CHABANNE
Lors de la campagne 2008-2009, période sur laquelle portent les résultats du dernier observatoire, beaucoup d’exploitations ont ainsi diminué, voire suspendu, la rémunération de la main-d’œuvre familiale. Heureusement, toutes les exploitations ne sont pas logées à la même enseigne...
Le CER France, un réseau de centres comptables agricoles, mène depuis cinq ans une analyse économique et financière de 500 exploitations représentatives de la viticulture françaises. L’étude distingue plusieurs profils de viticulteurs : les coopérateurs, ceux en caves particulières qui privilégient le vrac et ceux qui développent la vente en bouteilles.
Chacune de ces catégories est elle-même subdivisée en fonction du chiffre d’affaires réalisé sur l’exploitation. Les résultats de l’observatoire 2008-2009 montrent que les « petits » coopérateurs (ceux dont le CA est inférieur à 4 130 €/ha), les « petits » vracqueurs (ceux dont le CA est inférieur à 4 800 €/ha) et les « petits » conditionneurs (ceux dont le CA est 10 020 €/ha) ont eu, en moyenne, un résultat économique après rémunération de la main-d’œuvre familiale dans le rouge.
Marc Varchavsky, du CER France, explique : « Quand une exploitation cherche à faire des économies, sa réduction de coûts porte d’abord sur la rémunération de l’exploitant, puis sur la main-d’œuvre. » On comprend mieux pourquoi la profession a plaidé pour les réductions de cotisations sur les salariés occasionnels et pourquoi elle espère une extension aux cotisations des permanents...
Autre stratégie tentée pour surmonter la crise : la valorisation des ventes. « Reste que celle-ci ne se décrète pas, tempère le spécialiste. Gagner de la valeur ajoutée en accroissant la part du conditionné peut même se révéler risqué quand l’exploitation n’a pas les reins assez solides. Ce genre de développement est très coûteux et ne donne pas des résultats immédiats. »
Et d’expliquer : « Sur une bouteille, les coûts de conditionnement et les coûts commerciaux représentent chacun autant que le coût du vin. Il faut donc des avances de trésorerie et celle-ci est généralement insuffisante en temps de crise. »
La bonne solution, pour passer le cap, consiste alors à mieux vendre son vrac, en optimisant ses rendements.
A. A.
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