Observatoire Vif  Les vignerons indépendants gardent un bon moral

Ils sont petits par la taille, avec une moyenne de 20 ha par exploitation, mais costauds face à la crise. Les Vignerons indépendants de France (Vif), forts de leurs 6 000 adhérents, ont publié les résultats de leur dernier baromètre national. Le sondage montre que 60 % d’entre eux ont un bon moral. C’est moins bien qu’un an auparavant (- 8 %) mais c’est encore bien supérieur à la moyenne des très petites entreprises, tous secteurs confondus, parmi lesquelles seules 40 % se déclarent confiantes en l’avenir.

Les raisons de cet optimisme des Vif sont multiples : la récolte française 2011 a été bonne en volume et en qualité, contrairement à celle de nos concurrents espagnols et italiens, le niveau des stocks en Europe reste bas et les exportations se portent bien. « Globalement, les Vif sont aussi satisfaits de la santé de leur exploitation : un peu plus d’un tiers d’entre eux pensent que leur chiffre d’affaires va se développer dans les six prochains mois. Presque la moitié (48 %) pense que ce CA sera stable », a expliqué Claudine Colon, chargée d’études économiques.

Dans le détail, l’étude montre que certains modèles économiques sont plus porteurs que d’autres pour les Vif. Ainsi, la commercialisation en vrac pose des problèmes de valorisation. Face à ce constat, de plus en plus d’opérateurs cherchent à développer leur vente en bouteilles. « En mars 2011, 71 % des Vif qui vendent en vrac souhaitaient réduire cette activité au profit de la vente en bouteille, jugée à 82 % plus rentable par ceux qui pratiquent les deux activités », a expliqué la chargée d’étude.

Du côté des modes de production, l’étude montre que ceux qui sont passés au bio ou en conversion sont plus confiants que les autres : les deux tiers des Vif certifiés AB ou en conversion sont sereins voire très sereins en l’avenir de leur exploitation, contre seulement 58 % des vignerons non bio.

À noter enfin, un circuit commercial à développer : l’exportation. « 68 % de nos adhérents sont présents à l’export contre seulement 6 % des très petites entreprises, note Michel Issaly, président des Vif, et un adhérent sur trois qui n’exporte pas aujourd’hui souhaiterait le faire. » Le fait d’être présent à l’export booste le moral (63 % de ceux qui exportent sont sereins contre 53 % chez les non exportateurs).

On s’en doute, l’idéal pour voir l’avenir en rose est de cumuler la vente en bouteilles aux consommateurs, la production bio et la présence à l’export. 75 % de ceux qui possèdent ces trois clefs sont confiants en l’avenir.
L’enquête menée par l’observatoire national des vignerons indépendants a porté sur 1 300 opérateurs qui ont répondu en ligne au mois de décembre 2011.

A. A.