Publié le mercredi 19 mars 2014 - 15h46
L’Alsace et la Lorraine ont déjà pris position dans le débat sur la future croissance des vignobles. L’Alsace veut la stabilité. La Lorraine veut planter 4 à 5 % de vignes nouvelles par an. Aucune des deux ne veut de vins sans IG.
Le conseil de bassin viticole Alsace-Est a prévu de se réunir le 24 avril. À l’ordre du jour : les plantations nouvelles après le 1er janvier 2016, à la demande du ministre de l’Agriculture. Mais, d’ores et déjà, la profession a tranché en Alsace comme en Lorraine, les deux régions qui composent ce bassin.
L’Alsace défendra un taux de croissance le plus proche possible de zéro. La Lorraine revendiquera une progression annuelle de 4 à 5 %. Cette position contradictoire s’explique par le fait que les deux vignobles sont dans une situation très différente.
Plan de développement
Les professionnels alsaciens affirment vouloir se contenter du rythme actuel de 0,2 % de plantations nouvelles par an. Ce niveau compense la perte d’une quarantaine d’hectares par an – due à l’urbanisation – et maintient la surface du vignoble à 15 300 ha. « Une arrivée massive de production supplémentaire serait dommageable pour l’économie du vignoble », analyse l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava).
De l’autre côté des Vosges, les AOC Côtes de Toul et vins de Moselle ne représentent que 200 ha avec l’IGP Côtes de Meuse. Les deux appellations ont donc amorcé un plan de développement. « La Safer et les collectivités territoriales ont déjà réservé le foncier pour planter 40 ha dans le Toulois. Moselle et Toulois manquent de stocks pour répondre à la demande », témoigne Jean-Michel Mangeot, viticulteur à Bruley, en Meurthe-et-Moselle.
Une seule zone d'AOP
Alsaciens et Lorrains se rejoignent en revanche pour s’opposer à toute demande de vignes nouvelles hors AOC en Alsace et hors AOC et IGP en Lorraine. « Il ne faut pas développer un secteur au détriment d’un autre. En Alsace, d’éventuels vins sans indication géographique ne trouveraient pas forcément leur marché », assène l’Ava, renforcée par les votes unanimes des syndicats viticoles locaux favorables au maintien d’une seule zone exclusivement AOP (appellation d’origine protégée).
Certes, quelques voix discordantes se font entendre en prônant le reclassement en indication géographique protégée d’une partie de l’aire d’appellation, mais elles paraissent bien isolées face à la majorité.
En Lorraine, où « la libéralisation inquiète », personne ne souhaite qu’il soit possible de déroger à l’interdiction de planter de nouvelles vignes sans indication géographique.
Christophe Reibel
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