Publié le vendredi 12 août 2011 - 10h50
En dépit d'une reconnaissance encore limitée à l'étranger, les producteurs de vin mexicains sont optimistes grâce à l'expansion rapide du marché intérieur, dans un pays où la bière et la tequila tiennent encore le haut du pavé.
La production de vin a augmenté de presque 40 % au cours des dernières années, et le festival annuel Vendimia, en Basse Californie, où se trouve 90 % de l’activité vinicole mexicaine, est une expression de ce dynamisme. La manifestation, qui dure deux semaines pour s’achever le 21 août, doit accueillir plus de 30 000 visiteurs avec 40 concerts prévus, des dégustations et des concours dans un environnement de vignobles situés à une heure de route au sud de la ville de Tijuana, frontalière des États-Unis.
« Les gens commencent tout juste à boire du vin et à le connaître. La promotion du vin, la formation et ce genre d’événements sont essentiels pour consolider notre confiance », affirme Hans Backoff, directeur général des vins de Monte Xanic, dans la vallée de Guadalupe.
Il y a 300 ans, les premiers producteurs de vin, des missionnaires espagnols, ont été attirés dans la péninsule du nord-ouest du Mexique par une combinaison idéale d’ensoleillement, de vents marins et de nuits fraîches.
À la fin des années quatre-vingts, « on est passé de vins tout juste buvables à des vins de bonne qualité et à quelques-uns vraiment excellents », selon Steve Dryden, un spécialiste américain du vin, installé dans la région.
Un producteur, Hugo D’Acosta, a monté une école de formation pour des producteurs locaux, aussi bien des médecins que des fermiers.
Ceux qui avaient des moyens ont investi dans du matériel d’Italie ou des fûts de chêne français ou américains. Certains ont même sollicité les conseils d’œnologistes renommés, ce qui leur a permis d’être primés internationalement avec des cépages comme le tempranillo, la syrah ou le nebbiolo.
L’agronome Antonio Escalante fête cette année le dixième anniversaire du vignoble de Roganto. Sa production s’élève maintenant à 10 000 caisses, contre 125 la première année.
Mais les ressources en eau sont limitées, le sol aride peut être salé par endroits et la fiscalité est lourde, avec un taux d’imposition d’environ 40 %. M. Escalante souligne aussi que les producteurs mexicains sont confrontés à la concurrence de leurs homologues du Chili et d’Argentine, qui bénéficient de subventions. « Cela fait beaucoup de mal à notre industrie. Nous aimerions que le gouvernement nous aide de ce point de vue », souligne-t-il.
Malgré ces obstacles, l’augmentation de la consommation intérieure mexicaine profite aussi bien aux importateurs qu’aux producteurs mexicains. Celle-ci a doublé au cours des dix dernières années et le Conseil mexicain vitivinicole, prévoit un nouveau doublement de la consommation d’ici à 2015.
AFP
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