Publié le mercredi 26 octobre 2011 - 16h43
Alors que le contexte économique international s’assombrit, la coopération viticole française affiche un large sourire. Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives vinicoles de France, a communiqué les récents chiffres de récoltes en Europe et en France. Sa conclusion est claire : « Les prix du vrac devrait se maintenir, voire reprendre encore quelques euros » et d’ajouter « le revenu des viticulteurs doit augmenter ».
Denis Verdier, président de la Confédération des coopératives vinicoles de France. © A. AUTEXIER
Depuis plusieurs semaines, le mot d’ordre des responsables professionnels de la production viticole est clair : il ne faut pas s’empresser de vendre et attendre que les cours du vin en vrac s’affermissent (voir nos articles précédents).
Lors de la conférence de presse de bilan des vendanges, organisé le 26 octobre à Paris, Denis Verdier a répété tel un mantra, la consigne.
À ceux qui font remarquer que les indicateurs économiques ne sont pas au beau fixe, le responsable professionnel répond avec l’art de la formule : « Nous sommes en plein paradoxe. Alors que le contexte international est de plus en plus maussade, la viticulture française retrouve le sourire » et d’expliquer « enfin, on retrouve une situation normale en termes de volumes produits alors que tous nos concurrents européens sont en replis ». Et de conclure : « Mécaniquement, les viticulteurs devraient bénéficier d’une hausse de leur revenu. »
« L’exception française »
D’après les statistiques fournies par la CCVF, la France voit sa récolte 2011 s’élever à 50,18 millions d’hl, soit + 11 % par rapport à 2010.
Cette hausse moyenne cache des disparités considérables suivants les régions : alors que l’Alsace, la Champagne et le Languedoc-Roussillon enregistrent des hausses deux fois supérieures à la moyenne nationale (respectivement + 35 %, + 21 % et + 21 %), d’autres sont en repli, comme le Val-de-Loire (- 4 %), ou en très légère progression comme dans le Bordelais (+ 2 %). La région Bourgogne-Beaujolais connaît quant à elle une progression de 10 %.
Au plan européen, la situation française est effectivement exceptionnelle. « Parmi les dix plus gros producteurs de vins, la France est le seul pays à voir sa production augmenter », a rappelé Denis Verdier.
Là encore, les chiffres communiqués sont sans appel : l’Italie perd 17 %, l’Espagne affiche un repli de 9 %, le Portugal baisse de 8 % et l’Allemagne reste stable à 1 %.
Ces indicateurs font dire à la coopération que les cours du vrac doivent continuer le rattrapage débuté l’an passé.
Comme charité bien ordonnée commence par soi-même, Serge Roux, président du Cellier des Dauphins, plus gros opérateurs sur le marché du côtes-du-rhône, a annoncé que son union avait décidé de payer le vin à ses caves adhérentes entre 5 et 10 % de plus que l’an passé.
A. A.
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