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Maladies du bois  La vigne de Pasteur dédiée à la recherche

Publié le jeudi 09 avril 2015 - 15h38

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La vigne de Pasteur, située près d’Arbois (Jura), va être entièrement dédiée à l’étude des maladies du bois. Pour financer le programme, l’Académie des sciences, propriétaire de la parcelle, et la société Henri Maire ont organisé, mercredi 8 avril, une vente aux enchères de bouteilles provenant de cette vigne historique.

Christophe Bertsch, chercheur à l’université de Haute-Alsace, Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences, et Patrick Coupier, PDG d’Henri Maire.

Christophe Bertsch, chercheur à l’université de Haute-Alsace, Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences, et Patrick Coupier, PDG d’Henri Maire.

«â€¯L’objectif est de rendre au Clos des Rosières sa vocation initiale, à savoir sa vocation scientifique », a expliqué, mercredi 8 avril, Catherine Bréchignac, la secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences. C’est en effet dans ce clos que Louis Pasteur a effectué ses travaux sur la vigne et le vin. Aujourd’hui, l’Académie des sciences, propriétaire du lieu, met en place un programme de recherche ambitieux sur les maladies du bois, avec la société Henri Maire, qui entretient la parcelle et vinifie la vendange.

«â€¯Depuis l’interdiction de l’arsénite de soude en 2001, les symptômes des maladies du bois augmentent de l’ordre de 4 à 5 % par an. À cause d’elles, 15 % du vignoble français serait improductif avec un impact économique de plus d’un milliard d’euros par an », a insisté Christophe Bertsch, chercheur à l’université de Haute-Alsace et membre du groupe de scientifiques en charge des recherches.

INVENTAIRES

Dans un premier temps, les scientifiques ont effectué un inventaire ampélographique (voir encadré) et sanitaire de la parcelle du Clos des Rosières. Leur relevé montre qu’en 2013, 17 % des ceps étaient morts et 4,3 % des vivants exprimaient des symptômes foliaires. Ils vont ensuite réaliser un inventaire de tous les pathogènes présents.

Dans un second temps, les chercheurs vont arracher la parcelle puis la replanter avec des cépages jurassiens et non natifs afin d’étudier l’étiologie des maladies du bois. L’objectif : voir comment évoluent la microflore, qui colonise les bois, ainsi que les symptômes dès la plantation et pendant une période d’au moins dix ans.
La vigne de Pasteur devrait également servir à tester différents moyens de lutte.

FINANCEMENT

Pour financer ce programme, l’Académie des sciences et la société Henri Maire ont organisé, mercredi 8 avril, une vente aux enchères caritative d’environ 150 bouteilles de vin provenant de cette vigne historique. Ces bouteilles, numérotées et signées de différentes personnalités, comme Bernard Pivot, Mélanie Doutey ou Stéphane Bern, ont permis de récolter 25 000 euros. C’est la famille Boisset qui a été le plus important contributeur, avec 10 000 euros.

Les partenaires ont également lancé une opération de crowdfunding. Les donateurs pourront ainsi adopter un pied de vigne de la parcelle, assister aux vendanges et obtenir des bouteilles de vin. Grâce à cette opération, les organisateurs espèrent ainsi récolter environ 300 000 euros.

Découverte d’une nouvelle variété

Le Clos de Rosières occupe 47 ares et comprend environ 2 500 pieds de vigne. Depuis l’époque de Louis Pasteur, il a été replanté deux fois : en 1920 et en 1946, par Henri Maire. Depuis, cette société entretient la parcelle et la vendange. Thierry Lacombe, chercheur à l’Inra de Montpellier-SupAgro, a étudié l’encépagement. Il a recensé quatre cépages principaux – chardonnay, poulsard, trousseau et savagnin – et trois secondaires : pinot, aligoté et melon. Il a également découvert un pied inconnu. Après analyse génétique, il s’avère que ce dernier n’est pas répertorié dans le catalogue européen des variétés. Il s’agit donc d’un nouveau cépage, baptisé Plant Pasteur. «â€¯C’est une nouvelle source génétique », a indiqué Christophe Bertsch, de l’université de Haute-Alsace. Ce plant va être multiplié et sauvegardé au Grau-du-Roi.

Christelle Stef
La Vigne - Vitisphere

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