Lutte contre le vol  La gendarmerie part en campagne en Champagne

La campagne de lutte contre les vols organisée par la gendarmerie en Champagne-Ardenne.

« 40 % des expéditions se font durant le dernier trimestre. Les cartons sont prêts à partir, les vignerons, souvent débordés, sont moins vigilants… Aussi cette période est particulièrement propice aux voleurs et autres arnaqueurs », explique Laure Perrier, du Syndicat général des vignerons.

Dans ce contexte, la gendarmerie mène deux opérations, l’une à l’échelle de la Champagne, l’autre à celle de l’Aube. En premier lieu, elle vient d’éditer à 8 000 exemplaires une plaquette d’information ciblée sur la viticulture.

Ce document rappelle des faits réels, notamment une escroquerie qui a porté sur 3 500 bouteilles de champagne pour une valeur de 45 000 euros ! Et surtout, il récapitule dix commandements : vérifier systématiquement l’existence d’une société qui passe commande, noter l’identité du chauffeur (ou sa plaque d’immatriculation) qui vient prendre une livraison, conserver les mails échangés avec les clients…

« C’est toujours la même chose. Dans un premier temps, les escrocs cherchent à gagner la confiance de leur interlocuteur. Souvent, ils présentent leur commande comme urgente. Or, il faut prendre le temps de demander le maximum de renseignements et ne pas hésiter, en cas de doutes, à se rapprocher de la gendarmerie locale dont l’acheteur est censé dépendre », explique Pascal Haigneré, référent sûreté du groupement de gendarmerie de l’Aube.

Ce spécialiste propose un audit de la sécurité des exploitations après une visite sur place. « Nous faisons une étude de vulnérabilité des lieux et des pratiques du viticulteur », explique l’adjudant-chef.

Attention aux erreurs qui coûtent cher !

La gendarmerie de l’Aube propose ce service depuis un peu moins d’un mois. Une dizaine de vignerons ont déjà demandé le passage chez eux du gendarme. C’est gratuit et pédagogique.
« Par exemple, je rappelle qu’il est préférable d’organiser sa réserve de champagne au centre des bâtiments d’exploitation plutôt que dans un local qui jouxte une rue passante car, dans ce cas de figure, les voleurs peuvent agir en détruisant le mur pour voler la réserve », poursuit l’expert

Il pointe du doigt les erreurs qui peuvent coûter cher : « Laisser ses clés sur le camion de livraison est une très mauvaise habitude. Autre exemple : J’ai vu des vignerons équipés d’alarme avec détecteur de mouvement mais qui avaient par mégarde entreposé devant ces boîtiers de détections des cartons, ce qui les rendait inopérants… » Souvent les délinquants repèrent les habitudes et les petits travers de leur proie, avant d’opérer.

L’an passé, rien que sur la région auboise de la Côte des Bar et de Montgueux, la gendarmerie a dénombré dix celliers visités. Raison de plus pour rappeler qu’un vigneron averti en vaut deux.

A. A.