Languedoc-Roussillon  « La grande interprofession d’IGP n’aura pas lieu »

Faut-il y voir un appel du pied pour se rabibocher avec ses collègues du Midi ou la justification d’une décision critiquée par la base ? Toujours est-il qu’Olivier Simonou, le président d’Inter Oc a pris la plume « pour faire part de [son] regret dans l’échec de fusion avec les autres IGP du Languedoc-Roussillon ». À quelques jours du « mariage » entre Air Sud et le CIVL, le représentant des vins de pays d’Oc se sent peut-être un peu isolé et revient sur les raisons de la « rupture des fiançailles » avec Air Sud il y a un an. Rappelons qu’en avril 2011, un projet de protocole avait été rédigé pour créer une grande interprofession des vins d’IGP du Languedoc Roussillon regroupant les vins de pays d’OC, les vins de pays de département et de petites zones. Faute d’accord sur la représentativité, la fameuse union n’a pas eu lieu…

« J’avais proposé une véritable stratégie de croissance pour les IGP de petites zones avec un rapport gagnant-gagnant entre elles et Pays d’Oc IGP. Elles auraient pu bénéficier de la force de communication de Pays d’Oc avec un projet de développement à l’export considérable, devenir notre catégorie pépite et apporter à Pays d’Oc IGP un fort ancrage territorial », écrit Olivier Simonou.

« Le projet a avorté car Olivier Simonou, président d’Inter Oc, défendait une vision économique tandis que René Moreno, président d’Air sud préférait une vision politique », complète Florence Barthès, directrice d’Inter Oc. Et de rappeler les chiffres clés de la viticulture en Languedoc-Roussillon : sur les 12 à 13 millions d’hl (Mhl) produits, il y a 6 Mhl d’IGP Oc et 2 Mhl pour les autres IGP.

« Nous étions d’accord pour qu’Inter Oc ait la majorité des voix, déclare René Moreno. En revanche, nous voulions une représentativité des différents départements au sein du conseil d’administration. » Et de conclure sur cette intime conviction : « Une interprofession ne peut fonctionner que si elle représente un territoire, or, chez nous, cette représentativité passe par une représentativité par département. » Autre point qui explique le choix d’un rapprochement d’Air Sud avec le CIVL : « l’ensemble de nos IGP de territoires - anciennement vins de petites zones NDLR - et de département seront représentés au sein de l’assemblée générale. Ce n’était pas le cas dans le projet voulu par Inter Oc. » Et de conclure : «  La porte n’est pas fermée aux vins de pays d’Oc. Aujourd’hui, il y a un accord entre Air Sud et le CIVL. Demain, il faudra construire un accord Air Sud - CIVL et Inter Oc. »

A. A.