Languedoc  Pas de chaptalisation pour les VSIG

Le préfet de région a tranché dans le débat sur l’enrichissement qui déchire les professionnels du Languedoc-Roussillon. Il a signé le 9 septembre l’arrêté autorisant l’enrichissement par moûts concentrés et moûts concentrés rectifiés des vins sans indication géographique (VSIG) produits en Languedoc-Roussillon.

Cette autorisation est limitée à 1,5 % vol., sans distinction de couleur ou de cépage. « La chaptalisation reste interdite », indique le communiqué de la préfecture, estimant que le caractère exceptionnel de l’année n’a pas été démontré pour justifier d’une dérogation à l’interdiction du sucrage à sec.

ERREUR

La différence de coût entre sucre et moûts concentrés ne peut pas être considérée comme un caractère exceptionnel, car elle est non spécifique à la région et aux vendanges 2013, argumente la préfecture.

Le « libre choix de la méthode » demandé par Coop de France Languedoc-Roussillon sur la base de ces considérations économiques, « supposerait par ailleurs une modification préalable de la réglementation nationale et européenne sur les méthodes œnologiques autorisées et ne relève pas, dans ces circonstances, d’une décision préfectorale », poursuit le communiqué.

« C’est une erreur, commente Boris Calmette, président de Coop de France Languedoc-Roussillon. Pourquoi stigmatise-t-on la région Languedoc-Roussillon ? Pourquoi les producteurs languedociens seraient-ils traités différemment de leurs confrères des autres régions situées, comme nous, dans la zone C2 ? », s’interroge le président de la coopération régionale, qui ne baisse pas les bras. « Le combat continue », confie-t-il, avec l’espoir que la phrase « la chaptalisation reste interdite » laisse encore une possibilité d’ouverture.

« NON AU SUCRE »

La décision devrait en revanche ravir l’ODG des vins de Pays d’Oc, fermement hostile à la chaptalisation. Vendredi dernier, le syndicat avait diffusé, sous le titre « Non au sucre, non à l’intox », un communiqué réfutant avec véhémence les arguments avancés par ceux qui réclament la chaptalisation.

« Seuls 10 à 12 % des volumes du bassin Languedoc-Roussillon nécessitent d’être enrichis, affirme l’ODG dans son communiqué. Le différentiel de coût à l’hectolitre ne tient pas compte des investissements spécifiques indispensables au sucrage à sec. »

L’ODG annonçait même que si cette pratique était autorisée, il n’autoriserait l’enrichissement que sur une liste très restrictive de cépages. Apparemment, ce ne sera pas la peine.

« Pour les autres catégories de vins (AOP et IGP), les demandes d’autorisation d’enrichissement déposées seront rapidement instruites par les services de la Direccte, de la Draaf et de la délégation territoriale de l’Inao, au cas par cas selon les suivis de maturités et les conditions propres, par zone géographique, à chaque cépage », précise la préfecture.

Michèle Trévoux