Languedoc  Les propositions dérangeantes de l’IGP Pays d’Oc

L’ODG des Pays d’Oc a renouvelé son opposition à la chaptalisation, « une pratique qui ne répond pas à la définition du vin de l’OIV ». © P. ROY

« Aujourd’hui, on fait n’importe quoi. Il y a des excédents qui sont produits et qui viennent perturber nos marchés. On est en train de produire une machine à excédents », s’est insurgé Jacques Gravegeal au cours de l’assemblée générale de l’IGP Pays d’Oc, le 7 décembre dernier à La Grande Motte (Hérault). Pour éviter de subir une nouvelle crise de surproduction, le conseil d’administration de l’ODG, réuni le matin même, s’est prononcé pour plusieurs propositions destinées à éviter cette dérive excédentaire.

En premier lieu, il s’agirait d’instaurer un plafond de rendement pour les VSIG dans les exploitations mixtes qui produisent à la fois des vins à IG (indication géographique) et des vins SIG (sans indication géographique).
L’ODG des Pays d’Oc a également renouvelé son opposition à la chaptalisation, « une pratique qui ne répond pas à la définition du vin de l’OIV ». Il est favorable à l’instauration d’une taxe sur le sucre, dont le montant serait intégralement reversé à la filière en compensation du différentiel de coût entre le saccharose et les MC/MCR (moûts concentrés/moûts concentrés rectifiés).

Ces propositions n’ont pas recueilli l’assentiment de l’ensemble des orateurs invités à s’exprimer à la tribune de l’assemblée générale. Boris Calmette, président de la CCVF et de Coop de France Languedoc-Roussillon, tout comme Pierre Gassier, président des Vif Languedoc-Roussillon, ont tous deux déploré que ces propositions n’aient pu être évoquées au préalable au sein du comité permanent dont ils font tous deux partie.

« Ces suggestions sont inadaptées, a estimé Boris Calmette. On ne réglera pas nos problèmes en entravant d’autres segments. Concernant la chaptalisation, il est clair qu’il n’y aura pas 1 kg de MC/MCR disponible pour les vendanges 2013, l’Espagne n’ayant pas les volumes pour en produire. J’appuie la réflexion engagée pour la relance d’une filière de production de MCR/MC en France. Mais pour 2013, soyons réalistes, nous n’aurons pas d’autres solutions pour enrichir que la chaptalisation. »

« On ne doit pas régler nos problèmes en mettant des bâtons dans les roues d’autres régions viticoles », a indiqué Pierre Gassier, en précisant parler en son nom personnel. Il s’est élevé contre la taxation du sucre tout en rappelant qu’elle est un enjeu de santé publique très fort, qui dépasse le cadre du vin.

M. T.