Publié le mercredi 14 mai 2014 - 12h21
Mis en liquidation le 6 mai, le négociant SDVA Frédéric Roger laisse une dette de plus de 11 millions d’euros, et des ardoises de 15 000 à 200 000 euros auprès de ses vignerons fournisseurs. Une quarantaine d’entre eux ont décidé de se regrouper pour réclamer leur dû. Ils tentent d’associer les coopératives concernées.
« Après sept ou huit années de mutations difficiles, les vignerons n’ont pas de bas de laine pour surmonter des sinistres comme celui du négociant de Lézignan », déclare Jean-Marie Fabre, président de la Fédération des vignerons indépendants de l'Aude.
Une quarantaine de vignerons de l’Aude et de l’Hérault viennent de décider de se regrouper pour réclamer l’argent que leur doit le négociant SDVA Frédéric Roger, mis en liquidation judiciaire le 6 mai.
« Ces vignerons rencontreront mardi prochain une dizaine de coopératives du Languedoc, elles aussi victimes, pour tenter ensemble de récupérer un total d’impayés de 6 à 7 millions d’euros », indique le président de la Fédération des vignerons indépendants de l’Aude, Jean-Marie Fabre.
Le négociant en question, établi à Lézignan-Corbières (Aude), avait, au moment de sa liquidation, une dette totale de plus de 11 millions d’euros, et notamment des ardoises de 15 000 à 200 000 euros auprès des vignerons fournisseurs de vin, selon Jean-Marie Fabre.
Le préjudice subi par certaines coopératives est encore plus élevé. « On est sur des quantités bien plus importantes, de l’ordre de 1,5 million d’euros », déclare Francis Taillades, président des Vignerons du Narbonnais. Cette coopérative issue de la fusion d’Ouveillan et de Narbonne était actionnaire à hauteur de 40 % de la société liquidée. « Nous n’avions pas de pouvoir de gestion, mais nous sommes doublement pénalisés par la faillite », souligne Francis Taillades.
Le président se veut « très prudent quant aux responsabilités, dans l’attente de l’enquête du liquidateur », mais remarque que la faillite est allée de pair avec un chiffre d’affaires de la SDVA « en hausse spectaculaire, de 18 millions d’euros en 2012 à plus de 29 en 2013 ».
La progression du chiffre d’affaires serait liée à des contrats de vente à très bas prix passés avec la grande distribution, qui ne permettaient pas à la SDVA de payer ses fournisseurs, indique Jean-Marie Fabre sur la foi des déclarations de plusieurs vignerons concernés.
Ce dernier estime que les vignerons « n’ont pas grand espoir de récupérer leur dû » dans le cadre de la procédure de liquidation, même si certains d’entre eux, qui livraient 70 % de leur récolte à ce négociant, sont menacés dans leur existence. Devant le tribunal de commerce, les vignerons ne sont que des créanciers secondaires derrière les douze salariés de la SDVA, le fisc et les banques. « Après sept ou huit années de mutations difficiles, les vignerons n’ont pas de bas de laine pour surmonter des sinistres comme celui du négociant de Lézignan. »
AFP
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