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Italie  La première vigne au patrimoine mondial de l’humanité

Publié le jeudi 27 novembre 2014 - 11h30

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L’Unesco vient d’inscrire la taille de la vigne en gobelet sur l’île italienne de Pantelleria, au sud de la Sicile, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Grâce aux soins des hommes, elle survit à la sécheresse et aux vents de sable.

Les vignes taillées en gobelet de l’île de Pantelleria inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. © P. BOURGAULT

Les vignes taillées en gobelet de l’île de Pantelleria inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. © P. BOURGAULT

C’est une première mondiale ! Lors de sa session du 26 novembre, l’Unesco a inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité la taille de la vigne en gobelet sur l’île italienne de Pantelleria. Les vignes y poussent en «â€¯alberello » (petit arbre ou gobelet), à demi enterrées dans un petit cratère.

Pourquoi méritent-elles cette distinction mondiale, la première reçue par une vigne ? Car les conditions naturelles de l’île rendent la viticulture héroïque, selon l’expression locale. Située à 70 km de la Tunisie et à 100 km de la Sicile, Pantelleria est battue par les vents, ne dispose d’aucune source d’eau potable et les pluies y sont rares, environ 300 mm par an et seulement en hiver.

DU VIN ET DES HOMMES

Depuis des siècles, les habitants érigent des terrasses avec des pierres volcaniques et creusent des petits cratères où pousse chaque pied de vigne, qui parfois rampe au sol. Objectif : protéger du vent la floraison, limiter l’abrasion éolienne des feuilles et des raisins. Autre rôle essentiel, ce trou constitue un microclimat où l’humidité de l’air se condense le matin ; les plantes boivent, non par les racines, mais par les feuilles, paraît-il. L’île produit un vin naturellement doux, le Passito de Pantelleria, en partie vinifié avec des raisins à demi-secs.

L’île de Pantelleria. © P. BOURGAULTCette distinction récompense aussi la pugnacité des vignerons. Tout y est plus difficile qu’ailleurs. Les vents de sable interdisent parfois aux avions de voler, aux bateaux d’aborder. L’isolement complique la maintenance du matériel. Il faut ainsi posséder en double le pressoir, les pièces principales des installations électriques et frigorifiques. L’eau pour le nettoyage du matériel vient de l’usine de dessalement, à un prix prohibitif. Le gasoil vaut, lui, 1,90 €/l.

Le maire Salvatore Gabriele se réjouit que le dossier ait été accepté : «â€¯Je suis heureux, mais je sais que cette reconnaissance par l’Unesco implique des responsabilités afin que l’économie de toute l’île en bénéficie. »

Actuellement, une pratique de vinification a également été distinguée sur cette liste mondiale : la vinification en amphores en Géorgie.

En savoir plus :
www.passitaly.com
www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00720

Pierrick Bourgault

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