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Hérault Des vignes bonsaïs sous l’effet de la sécheresse

Publié le mardi 12 août 2014 - 10h27

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Dans l’Hérault, le déficit hydrique, de l’automne jusqu’au début de l’été, a totalement perturbé le cycle végétatif de la vigne, qui s’est arrêtée de pousser avant la floraison. Ces «â€¯vignes naines » risquent d’avoir du mal à mûrir et à reconstituer leurs réserves.

 Dans certaines parcelles, les rameaux ne dépassent pas 20 à 30 cm de long.

Dans certaines parcelles, les rameaux ne dépassent pas 20 à 30 cm de long.

L’effet est spectaculaire. À quelques semaines de la récolte, le vignoble héraultais a bien curieuse allure. Dans certaines parcelles, les rameaux ne dépassent pas 20 à 30 cm de long. Du jamais vu depuis 1946 ou 1947, de mémoire de vigneron octogénaire.

«â€¯Cette année, nous avons des vignes bonsaïs », plaisante Philippe Alliès, qui exploite avec son frère un domaine de 50 ha sur les communes de Gabian, Margon et Roujan, à une vingtaine de kilomètres au nord de Béziers.

Le cas est loin d’être isolé. Le phénomène concerne une très grande partie département de l’Hérault, le Biterrois étant plus particulièrement touché alors que le Faugérois est épargné. En cause : la très faible pluviométrie depuis l’automne dernier. Les réserves en eau étaient au plus bas au moment du démarrage de la végétation. La vigne s’est adaptée à ce déficit hydrique en cessant sa croissance dès la mi-mai, peu avant la floraison.

« L’effet est très marqué sur les cépages précoces comme le chardonnay et surtout le merlot. Les vignes en taille mécanique sont également très impactées. Curieusement, les vignes sur les bonnes terres ont plus souffert que sur mes parcelles en coteaux », observe Philippe Alliès.

Les travaux en vert ont donc été simplifiés cette année. Ce viticulteur réalise habituellement deux ou trois écimages. Cette année, il n’est passé qu’une fois et aurait même pu s’en dispenser. Le relevage n’a pas été nécessaire, les rameaux n’atteignant pas le fil du haut.

«â€¯Ce phénomène des vignes naines est amplifié sur les parcelles qui ont été taillées tardivement et sur les vignes âgées », constate Luc Jourdan de la chambre d’agriculture.

Cet arrêt de croissance ne sera pas sans impact sur la prochaine vendange. Les rendements seront très bas. De plus, «â€¯la maturité risque d’être difficile, s’inquiète Gabriel Ruetsch, en charge du vignoble aux Vignobles Foncalieu. Pour les parcelles les plus atteintes, nous allons privilégier les vinifications en phase liquide ».

Autre conséquence à plus long terme : faute de feuillage, la vigne aura du mal à constituer ses réserves cet automne et risque d’être affaiblie l’année prochaine. L’initiation florale aura sans doute aussi pâti de ce déficit hydrique. On peut s’attendre à une faible sortie l’an prochain. Enfin, faute de rameaux, la taille en guyot risque également de poser un problème.

Michèle Trévoux

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