Publié le mercredi 18 juin 2014 - 17h40
La vigne s’est déjà arrêtée de pousser dans la plaine du Biterrois, le secteur le plus sec de l’Hérault. Le département connaît sa plus grave sécheresse depuis 1965. S’il ne pleut pas abondamment durant l’été, le volume et la qualité du millésime 2014 seront impactés.
« C’est plus qu’inquiétant. Sur le département de l’Hérault, nous accusons un déficit de 200 mm d’eau par rapport à une année normale. Depuis janvier, la pluviométrie ne dépasse par 150 à 200 mm. Les réserves en eau du sol sont à 20 % du maximum alors qu’en année normale, elles sont habituellement à 60 % en cette saison », s’alarme Frédéric Laget, directeur de l’association climatique de l’Hérault.
2014 est une année hors norme dans le département. Pour retrouver une telle situation de sécheresse, il faut remonter à… 1965. Les pouvoirs publics avaient alors imposé des coupures d’eau à partir de 18 heures aux habitants de Montpellier. L’impact de cette très faible pluviométrie est renforcé par un niveau d’ETP (évapotranspiration potentielle) plus élevé que d’habitude de 10 à 15 % du fait des fortes températures (2014 est l’année la plus chaude enregistrée depuis 1950) et d’épisodes de vent du Nord.
LA VIGNE SOUFFRE
« Ces conditions nous situent au niveau de zones semi-arides, comme le sud de l’Espagne et le Maghreb », indique Jacques Rousseau, de l’ICV. Et la vigne souffre déjà de cette contrainte hydrique.
Dans le Biterrois, zone la plus sévèrement touchée, les rameaux ont cessé de pousser alors que la fermeture de la grappe est attendue d’ici quinze jours. Le ralentissement de la croissance a été observé avant même la floraison sur les sols superficiels ou dans les vignobles taillés tardivement ou dont l’enherbement a été mal maîtrisé. Et les faibles pluies de ces derniers jours restent insuffisantes pour redresser la situation.
Ce rationnement en eau risque fort d’affecter la récolte, tant en quantité qu’en qualité. Il pourrait également avoir des conséquences sur la récolte 2015, l’initiation florale ayant déjà été impactée par la contrainte hydrique.
« Pour une récolte correcte, il faut 450 mm d’eau. À la mi-juin, il en manque donc près de 200. Il semble bien improbable qu’une telle pluviométrie survienne d’ici les trois prochains mois. En année moyenne, les pluies estivales ne dépassent pas les 100 mm », prédit Frédéric Laget.
Faible récolte 2014 en perspective pour les viticulteurs héraultais, à l’exception des chanceux qui ont la possibilité d’irriguer.
Michèle Trévoux
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