Publié le mercredi 19 juin 2013 - 16h34
Après l’orage de grêle dévastateur qui a frappé les deux tiers du vignoble de Vouvray au matin du 17 juin, les vignerons doivent désormais en gérer les conséquences, tant à la vigne qu’au niveau financier.
Les vignes de l’AOC Vouvray, comme ici à Rochecorbon (Indre-et-Loire), ont été fortement endommagées par un orage de grêle le 17 juin. © I. PROUST
Vigneron à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire), dans le nord de l’appellation Vouvray, Jean-Marc Gilet s’estime relativement chanceux par rapport certains de ses confrères. Une petite partie de son vignoble seulement a été frappée par la grêle.
« Mais cela représente 20 à 25 % de perte de récolte, indique-t-il. Cela va avoir un impact sur les stocks. Heureusement, j’en ai suffisamment. Mais cette grêle aura aussi des conséquences sur la récolte de l’an prochain. »
Une situation difficile à laquelle le vigneron doit faire face avec une contrainte supplémentaire puisqu’il est actuellement à Vinexpo, à Bordeaux. Il a dû organiser à distance les traitements indispensables pour soigner les vignes grêlées : « Mon vignoble est en conversion bio. Mon équipe a traité dès lundi une bonne partie de mes 17 hectares avec du cuivre et du soufre contre le mildiou et l’oïdium pour permettre aux vignes de cicatriser au maximum. Les rameaux cassés ont été enlevés pour éviter de contaminer les autres. »
L’urgence était grande : avec les températures clémentes et l’humidité, la pression sanitaire est élevée.
À Chançay (Indre-et-Loire), une autre commune de l’appellation, Sébastien Brunet ne peut plus traiter ses vignes. Celles-ci sont détruites. « Tout est par terre, il n’y a plus rien à faire. Les trois-quarts de mon vignoble ont été touchés à hauteur de 90 à 100 %. Et il n’est pas possible d’intervenir pour sauver ce qui reste : les parcelles sont gorgées d’eau. »
Le jeune vigneron se bat désormais sur un autre terrain, face aux banques, pour décaler des annuités d’emprunts. Il fait ses comptes. « Normalement, cela devrait aller jusqu’au milieu de l’année prochaine, avec la vente du 2012. Les stocks devraient nous permettre de tenir, mais cela va être tendu, car la récolte de l’année dernière a été petite. »
Dans son malheur, il se félicite d’avoir souscrit une assurance contre la grêle. « Au niveau de la trésorerie, l’assurance va couvrir les frais minimums. Mais ce n’est pas ça qui va fournir du vin à nos clients habituels. Et lorsque je toucherai la prime, la MSA et les impôts me tomberont dessus. »
Sébastien Brunet déplore le fait que le volume complémentaire individuel n’ait pas été autorisé jusqu’ici. Un regret partagé par Jean-Marc Gilet : « Le VCI donne de la souplesse pour gérer les marchés en permettant de garder du bon vin en prévision des coups durs. Mais nous sommes contraints de faire face sans cet outil. »
Face à l’ampleur des dégâts, Grégory Royer, un autre vigneron de 38 ans qui habite le Cassereau à Vernou-sur-Brenne a décidé de jeter l’éponge et va cesser son activité, révèle la Nouvelle République (voir l’article). Ses trois hectares de vigne sont rasés et il n’aura pas de revenu pendant au moins deux ans. Il possède une petite carte de négoce mais il lui sera très difficile de trouver du vin. Une situation intenable…
Ingrid Proust
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