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Giesco  La viticulture durable à l’honneur

Publié le vendredi 05 juin 2015 - 12h43

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Deux essais australien et allemand comparant les viticultures biologiques et biodynamiques à la viticulture conventionnelle dans un cas et à la viticulture intégrée dans l’autre cas confirment qu’en bio ou en biodynamie les rendements sont moindres.

Cassandra Collins, de l’université d’Adélaïde, en Australie. © C. STEF

Cassandra Collins, de l’université d’Adélaïde, en Australie. © C. STEF

Parmi les viticultures biologique, biodynamique, conventionnelle à bas niveau d’intrants et conventionnelle à haut niveau d’intrants, laquelle est la plus durable ? Pour le savoir, Cassandra Collins, de l’université d’Adélaïde, en Australie, a comparé pendant six ans (de 2008 à 2014) ces quatre modes de production sur une parcelle de cabernet sauvignon âgée de vingt ans, située à Mac Laren Vale. Les deux premières saisons, elle n’a observé aucun effet. Mais les quatre années suivantes, elle a constaté une baisse des rendements de 5 à 15 % en viticulture bio et en viticulture biodynamique.

DIFFÉRENCE DANS LE COMPOSITION DES RAISINS

« C’est lié au désherbage mécanique », a-t-elle expliqué le 4 juin lors de la journée professionnelle Viticulture durable organisée à Montpellier (Hérault) par le Giesco (Groupe international d’experts en systèmes vitivinicoles pour la coopération). Pour pallier cet inconvénient, elle suggère de mettre des moutons dans les vignes avant le débourrement. Au niveau des sols, elle a noté plus de biomasse microbienne et lombricienne dans les modalités conduites en bio et en biodynamie.

Pour ce qui est de la composition des raisins, elle n’a pas noté de différence au niveau des teneurs en sucre, de l’acidité totale et du pH. En revanche, elle a noté des variations irrégulières au niveau des teneurs en anthocyanes et des composés phénoliques totaux, ne faisant apparaître aucune supériorité de l’un ou l’autre mode de conduite.

Qu’en est-il du profil des vins ? En 2009 et 2010, les dégustateurs n’ont pas vu de différence. Mais les années suivantes, ils ont jugé les vins bios et biodynamiques plus riches, plus complexes, plus « vivants », avec une texture plus intéressante que les vins conventionnels. Au final, ils leur ont attribué une note plus élevée.

ÉTUDE ALLEMANDE

En Allemagne, Johanna Döring, de l’université de Geisenheim, a mené une étude similaire de 2006 à 2012. Dans une parcelle de riesling plantée en 1991, elle a comparé les viticultures biologique, biodynamique et intégrée. Là aussi, elle a noté une baisse de la vigueur (poids des bois de taille) et des rendements dans les modalités bio et biodynamique. Cette baisse est respectivement de 15 % et 18 % pour la vigueur et de 24 et 25 % pour les rendements. Principale cause de la baisse des rendements en bio et biodynamie : les attaques de mildiou qui peuvent être sévères certaines années.

Au niveau de la qualité des raisins, la chercheuse allemande a noté une teneur en sucre un peu plus élevée dans les modalités bio et biodynamique. Mais elle n’a pas vu de différence au niveau du pH et de l’acidité totale. Johanna Döring n’a pas comparé les vins.

Alain Carbonneau : « L’Inra doit diffuser les variétés résistantes d’Alain Bouquet »

Pour Alain Carbonneau, le président du Giesco, la culture de cépages résistants apparaît comme la solution la plus rationnelle et la plus durable. Il a rappelé que les variétés obtenues par feu Alain Bouquet, chercheur à l’Inra, procurent des vins qualitatifs et adaptés au Languedoc-Roussillon. Mais l’Inra refuse de les diffuser, soutenant que leur résistance est monogénique, donc peu durable. Alain Carbonneau est d’un avis contraire. Il a achevé son intervention par une diapositive intitulée « Plaidoyer pour que l’Inra national autorise leur transfert ». Il a expliqué que ces variétés possèdent des gènes de résistances complémentaires à ceux qui ont déjà été clairement identifiés contre l’oïdium (Run 1 ) et le mildiou (Vp1 et Vp2). Alain Carbonneau soutien qu’elles ont une résistance « totale et stable au mildiou et à l’oïdium », comme leur géniteur Muscadinia rotundifolia.

Christelle Stef
La Vigne-Vitisphere

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