Publié le jeudi 30 août 2012 - 08h58
Bien que les chasseurs tuent un peu plus de sangliers chaque année et que les vignerons clôturent de plus en plus de parcelles, les dégâts de sanglier ne cessent d'augmenter dans le Gard. Les organisations agricoles du département viennent d'écrire une lettre ouverte au préfet pour demander la mise en place de mesures de régulation plus efficaces. Elles ont également mis en ligne une pétition, qui a recueilli plusieurs centaines de signatures en une semaine.
Raisins dévorés par les sangliers. © A. HOTE
Dans le département du Gard, la plupart des zones viticoles sont touchées par les dégâts de sangliers, des Cévennes jusqu’à la vallée du Rhône. Les dégâts démarrent dès le printemps. Dans les jeunes plantations, les sangliers arrachent les plants greffés-soudés pour en manger la cire.
« Depuis deux ans, nous constatons aussi des dégâts au débourrement, sur les jeunes vignes complantées. Les sangliers se frottent contre la végétation et cassent des rameaux », relève Alexandre Hote, un jeune vigneron chargé des questions environnementales au sein de l’ODG Tavel. Lorsque le raisin mûrit, les sangliers dévorent des grappes.
Les pertes de récolte sont prises en compte par la fédération des chasseurs, mais pas celle du matériel végétal, ni le temps passé à remplacer les pieds. « Pour les pertes de récolte, l’indemnisation est calculée sur le prix du vrac et non sur celui de la bouteille », précise-t-il.
Les vignes proches des zones boisées sont les plus exposées. Sur l’appellation Tavel, un gros tiers des parcelles est déjà clôturé. « Cela limite les dégâts dans ces vignes, sans les supprimer totalement car, en groupe, les sangliers arrivent à enfoncer les clôtures et à rentrer malgré tout. »
La fédération des chasseurs fournit les clôtures électriques. Mais les vignerons doivent acheter les batteries, installer et maintenir la clôture.
« Il faut passer au moins une fois par semaine dans chaque parcelle. Tout cela prend du temps. Avec le morcellement du foncier, dans un domaine qui a une trentaine d’hectares clôturés, cela occupe une personne à temps plein aux périodes sensibles. La protection contre les sangliers est en train de devenir un élément permanent de notre coût de production », déplore-t-il.
Devant cette situation insupportable, les organisations professionnelles du département ont écrit une lettre ouverte au préfet et mis en ligne une pétition.
F. E.
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