Publié le mardi 24 septembre 2013 - 11h52
Lors de sa traditionnelle « journée vendange », la Confédération des syndicats d’AOC (Cnaoc) a fait le point sur les menaces réglementaires qui pèsent sur la filière. Alourdissement des taxes ou nouvelles restrictions sur la publicité : les propositions d’experts de la santé publique ne manquent pas. Mais pour la Cnaoc, c’est non !
Pascal Bobillier-Monnot, le directeur de la Confédération des syndicats d’AOC. © CNAOC
« Ce printemps, trois rapports sont parus : celui de l’Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), celui du professeur Reynaud et celui du haut conseil de financement de la Sécurité sociale. Tous préconisent une hausse massive de la fiscalité sur le vin, l’interdiction de la publicité pour les boissons alcoolisées sur les réseaux sociaux, l’interdiction de l’affichage en dehors des lieux de production et le renforcement du message sanitaire sur les bouteilles. Et le rapport Reynaud va même jusqu’à présenter l’alcool comme une drogue plus dangereuse que la cocaïne », rappelle Pascal Bobillier-Monnot.
Le directeur de la Confédération des syndicats d’AOC (Cnaoc) a fait ce bilan lors de la « journée vendange » organisée tous les ans dans un vignoble à l’attention des élus, de l’administration et de la presse. C’était le 19 septembre, à la maison des vins de Gigondas (Vaucluse).
Pour Pascal Bobillier-Monnot, il est difficile d’imaginer que ces préconisations convergentes destinées à éclairer le gouvernement tomberont toutes aux oubliettes sans que la viticulture les y pousse.
Il a fait comprendre à ses invités que la filière viticole n’en accepterait aucune. Elle les supporterait d’autant moins « qu’elle sait faire preuve de responsabilité, a-t-il déclaré. Nous diffusons largement les repères de la consommation modérée, nous soutenons des programmes d’informations comme À toi de choisir, nous faisons la promotion de la consommation responsable… Et nous nous heurtons à une absence de concertation des pouvoirs publics ».
Une opération est en préparation pour défendre les intérêts de la filière. Elle doit démarrer le 26 septembre.
Pascal Bobillier-Monnot pense déjà à la suite. Le 9 octobre, la ministre de la Santé doit présenter le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2014 au Conseil des ministres. Ce projet sera ensuite débattu au Parlement. Si le gouvernement semble peu enclin à alourdir la fiscalité sur le vin à l’occasion de cette loi, l’idée semble démanger des parlementaires.
Et début 2014, le gouvernement présentera son plan de lutte contre le cancer. Cette fois, il pourrait être tenté de prendre de nouvelles mesures de restrictions de la publicité et de renforcer les messages sanitaires avertissant le public des dangers de l’alcool.
Bertrand Collard
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