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Étude sociologique Quand la fin de vie rime avec faim de vie…

Publié le vendredi 15 mars 2013 - 12h31

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La sociologue et anthropologue Catherine Le Grand-Sébille a mené une enquête pour mieux comprendre l’attitude des soignants et des proches face aux envies et aux comportements alimentaires des personnes en fin de vie. Deux tendances diamétralement opposées existent dans notre société : l’ultramédicalisation ou la recherche des plaisirs du goût retrouvés.

L’enquête « Fins de vie. Plaisirs des vins et des nourritures » menée par Catherine Le Grand-Sébille, enseignante et chercheuse à la faculté de médecine de Lille (Nord), aborde avec une grande sensibilité le délicat sujet de l’accompagnement de la fin de vie. La socio-anthropologue a cherché à savoir quelles étaient les pratiques en France en matière d’alimentation et de consommation de vin en fin de vie.

Les résultats montrent qu’ils existent deux tendances diamétralement opposées : l’emprise de la médicalisation de l’existence ou, au contraire, la démédicalisation et les plaisirs du goût retrouvés.

Elle illustre le premier cas de figure : « Par exemple, en cas de diabète, la consommation de vin va se voir interdite pour des patients qui n’ont pourtant plus que quelques jours ou semaines à vivre. » À l’inverse, elle cite l’exemple de certaines équipes médicales qui font le choix d’arrêter certains traitements médicamenteux connus pour dénaturer le goût de leur patient. Pour reprendre l’expression de l’un de ces médecins, l’objectif est alors de redonner « la saveur des derniers jours ».

L’étude établit aussi que l’on assiste actuellement à une instrumentalisation de la notion de plaisir par les recommandations moralisatrices et normalisatrices du personnel médical.

Et d’expliquer : « Même en maisons de retraite, pourtant considérées comme des lieux de vie, la consommation de vin n’est pas toujours autorisée à tous les résidents, ou uniquement une fois par semaine. » La possibilité de boire un verre devient une « décision thérapeutique ».

L’étude fait actuellement l’objet de conférence-débat dans les régions où elle a été menée.

Aurélia Autexier

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