Entre-deux-Mers « Les œnotouristes veulent comprendre le métier de vigneron »

La Vigne : Que recherchent en priorité les œnotouristes ?

Remi Planton : Leur priorité va vers l’achat de vin et la dégustation chez les producteurs, avec la recherche d’un excellent rapport qualité/prix et, surtout, d’une gamme complète de vins, toutes couleurs confondues. En fait, le client ne raisonne pas en AOC (il y en a dix-sept en Entre-deux-Mers), mais en blancs, rouges et rosés. Et il veut les trois couleurs.

Nous avons également noté une demande assez récente pour la découverte des vins des caves coopératives. Il faut dire que ces dernières font de gros efforts en termes d’œnotourisme. Vient ensuite l’envie de découvrir l’architecture et le patrimoine de la région.

De plus en plus, les visiteurs veulent aussi une offre personnalisée. C’est-à-dire qu’ils souhaitent rencontrer en direct le viticulteur, sans être noyés dans un groupe. Enfin, ils ont envie de comprendre le métier de vigneron, y compris ses contraintes.

La Vigne : Quels sont les produits œnotouristiques qui attirent le plus ?

R. P. : La journée du Cep au Verre que nous avons mise en place en 2013. Il s’agit d’aller à la rencontre d’un couple de vignerons qui propose une initiation à l’œnologie dans sa propriété, assortie d’un pique-nique avec des produits du terroir et d’une visite d’un élément patrimonial. Cette journée coûte au visiteur 41 euros, dont nous reversons 90 % au viticulteur. La formule se décline aussi en week-end, pendant les vendanges.

L’œnotouriste participe aux vendanges. C’est un concept qui plaît beaucoup. En 2013, cent quatre-vingts visiteurs sont venus entre avril et octobre pour des produits œnotouristiques commercialisés par l’Office de tourisme de l’Entre-deux-Mers. Et au total, notre région a enregistré 50 000 visiteurs en 2013, dont une partie d’œnotouristes.

La Vigne : Comment cette saison démarre-t-elle ? Les œnotouristes sont-ils plus nombreux cette année que l’an passé ?

R. P. : Les préréservations démarrent bien. Nos antennes de Pellegrue, La Réole, Montségur, Saint-Macaire et Sauveterre-de-Guyane enregistrent des demandes qui semblent être en hausse pour les ponts du mois de mai et les vacances d’été. Et en mars, nous avons enregistré une hausse de 25 % des consultations sur notre site web entredeuxmers.com, par rapport au mois de mars dernier. En fait, c’est vers mi-mai que nous pourrons nous faire une idée de l’augmentation réelle ou non des œnotouristes selon les éventuelles annulations enregistrées ou pas.

La Vigne : Quelle est l’origine de vos œnotouristes ?

R. P. : Beaucoup viennent du grand Ouest de la France. Mais il y a aussi une forte proportion de Girondins qui viennent à la journée. Les Belges restent très fidèles à notre territoire. Et les Anglais manifestent un regain d’intérêt pour l’Entre-deux-Mers.

Propos recueillis par Colette Goinère