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Droits de plantation La guerre de position est déclarée

Publié le lundi 23 avril 2012 - 16h13

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La première réunion du Groupe à haut niveau (GHN) sur le vin, organisée jeudi 19 avril, à Bruxelles (Belgique), a été l’occasion pour les organisations professionnelles participantes de réaffirmer leur position à propos du devenir des droits de plantation. Le discours d’introduction du commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, a rappelé aux opposants à la libéralisation que la bataille était loin d’être gagnée.

Le commissaire européen à l’Agriculture Dacian Ciolos attend des recommandations du groupe à haut niveau d’ici la fin de l’année. © P. PARROT

Le commissaire européen à l’Agriculture Dacian Ciolos attend des recommandations du groupe à haut niveau d’ici la fin de l’année. © P. PARROT

Ceux qui pensaient que la constitution d’un groupe à haut niveau sur le vin signifiait, à terme, le maintien des droits de plantation ont vu leur enthousiasme sévèrement refroidi jeudi. Dans son discours d’introduction, le commissaire européen à l’Agriculture Dacian Ciolos n’y est pas allé de main morte, enjoignant les membres du groupe à haut niveau « d’aller au-delà des déclarations politiciennes et simplistes ». Des sous-entendus qui n’ont pas été du goût d’Efow, la fédération européenne des vins à origine, dont la Cnaoc (Confédération nationale des appellations viticoles) est membre. Au lendemain de la réunion, Efow a envoyé un long communiqué dans lequel elle déclare « éviter toute polémique inutile suite à [ces] propos », tout en ajoutant que « la Commission [devait] faire preuve d’écoute et de respect lorsque quinze États membres, représentant 99 % de la production de vin et 69 % de la population, et le Parlement européen s’expriment sur l’avenir du secteur ». Le ton est donné pour la production…

Efow regrette qu’« aucune obligation de résultat n’ait été assignée au Groupe à haut niveau » sur le vin.

« La Commission souhaite enrichir ses réflexions et attend de ce groupe qu’il lui fasse des recommandations d’ici la fin d’octobre 2012 et pas une proposition législative comme elle l’avait fait dans le secteur du lait », regrette le communiqué.

Bernard Farges, président de la Cnaoc et vice-président d’Efow, s’emporte même. « Alors que l’Union européenne vient de dépenser en trois ans plus d’un milliard d’euros pour l’arrachage de plus de 150 000 hectares, la Commission veut libéraliser totalement la plantation de vigne sur l’ensemble du territoire, c’est de la folie ! »

Dernière critique émise par Efow : l’absence de référence à la Pac dans le calendrier. Riccardo Ricci Curbastro, le président d’Efow, qui participait à la réunion, a déclaré : « Nous souhaitons rester constructifs et ferons des propositions précises dans ce groupe. Mais la Commission devra apporter des réponses concrètes et à court terme, c’est-à-dire dans la réforme de la Pac. »

Autre organisation représentative de la production présente lors de cette première réunion du groupe à haut niveau, le Copa-Cogeca (coopération européenne) estime lui aussi qu’il faut agir « sans délai ». Thierry Coste, son président, a indiqué qu’il était « nécessaire de présenter une proposition de maintien des droits de plantation pour tous les types de vins ». Et d’ajouter, « la constitution du groupe à haut niveau doit se focaliser uniquement sur ce sujet ».

Du côté des représentants du négoce, le Comité européen des entreprises du vin (CEEV) dont l’Agev (Association générale des entreprises viti-vinicole) est membre, considère qu’il « faut poursuivre l’exécution de la réforme de 2008 et en respecter les étapes et dates butoirs ». José Ramon Fernandez, le secrétaire général de cette organisation, a déclaré lors de cette première réunion : « Le secteur du vin a besoin d’outils adaptés pour la régulation économique, incluant la gestion des plantations, mais sans se limiter à cet unique aspect. Toutefois, l’interdiction de nouvelles plantations à l’échelle européenne n’est pas de la régulation. Ce n’est ni approprié, ni proportionné, ni efficace pour faire face aux différents besoins, situations et stratégies qui existent dans les différents pays et régions d’Europe. »
« Une interdiction au niveau européen ne s’accorde pas avec l’approche de subsidiarité qui fonde la réforme », a-t-il ajouté.

La prochaine réunion du groupe à haut niveau est prévue début juillet.

 

A. A.

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