Publié le vendredi 10 août 2012 - 09h33
Depuis près de trois semaines, des distributeurs sont à cours de Basta. Bayer est débordé par une demande exceptionnelle en cet herbicide causée par l’abondante pluviométrie. La firme n’est pas en mesure de dire quand elle pourra réapprovisionner le marché.
Désherbage : pénurie de Basta. © C. WATIER
« C’est arrivé il y a trois semaines. Bayer nous a subitement contingentés en Basta. Nous sommes en rupture presque totale depuis deux semaines », reconnaît Jean-Yves Boileau, le responsable du service agronomie chez Cohésis vigne, un distributeur champenois.
Tous les distributeurs de cette région sont pris de court. « On se débrouille comme on peut. On fait remonter du produit du sud de la France », explique Luc Truchon, le responsable du service technique de la CSGV, la coopérative du Syndicat général des vignerons de Champagne.
À Bordeaux (Gironde) aussi, on se prépare à la pénurie. « On a encore un peu de produit pour l’instant, explique Dominique Dejean, le directeur du Syndicat régional agricole de Cadillac (Gironde). Nous n’avons pas encore été dans une situation où nous n’avons pas pu donner de produit à un client qui est venu en chercher. Mais cela va arriver. »
En remplacement, les viticulteurs utilisent de l’aminotriazole ou du glyphosate. Mais le premier de ces désherbants est frappé d’un très long délai avant récolte (42 jours pour Weedazol TL contre 14 jours pour Basta). Il ne convient donc qu’aux situations un peu tardives. De plus, il n’est efficace que contre les adventices peu développées. Quant au glyphosate, comme c’est un systémique, certains rechignent à l’utiliser.
« Au début de la pénurie, nous avons dit à nos clients de réserver Basta aux parcelles sales et d’appliquer de l’aminotriazole sur les parcelles faiblement enherbées », détaille Jean-Yves Boileau.
Bayer explique cette rupture par la demande exceptionnelle en herbicide, conséquence de la forte pluviométrie qui a favorisé la pousse des adventices et entraîné une augmentation du nombre de désherbages.
Aux dires des distributeurs viticoles, la firme aurait aussi privilégié l’approvisionnement des producteurs de pomme de terre parce qu’ils sont en proie à des attaques exceptionnelles de mildiou. Dans de telles situations, un traitement au Basta est en effet le meilleur moyen de sauver les récoltes. Cet herbicide détruit les fanes des plants attaqués, empêchant le mildiou de s’attaquer aux tubercules.
Bayer n’est pas en mesure de dire quand elle pourra réapprovisionner le marché. « Nous faisons le maximum », indique la firme.
Plus prévoyants que d’autres, certains ont pris les devants. « Compte tenu du printemps et de l’été pluvieux, nous nous sommes couverts en produit. Nous pouvons encore procurer Basta à nos clients qui ont des vignes sales », affirme Tristan des Ordons, des Établissements Touzan en Gironde. Mais il n’a pas assez d’herbicide pour servir d’autres viticulteurs que ses clients.
B.C.
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