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Compétitivité des vins européens Un rapport détonnant

Publié le mercredi 07 janvier 2015 - 16h52

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Aider en priorité les entreprises exportatrices, faciliter l'embouteillage sur les lieux de consommation, utiliser une seule abréviation et un logo dans toute l'Union européenne pour AOP et une pour IGP, telles sont quelques-unes des recommandations d'un cabinet italien pour améliorer la compétitivité du secteur vitivinicole européen.

Le rapport de la Cogea préconise d'embouteiller sur les lieux de consommation et non de production. ©P.ROY

Le rapport de la Cogea préconise d'embouteiller sur les lieux de consommation et non de production. ©P.ROY

La Commission européenne vient de publier le rapport que le cabinet italien indépendant Cogea a réalisé à sa demande sur la compétitivité des vins européens. Ce cabinet fait plusieurs recommandations, dont certaines bouleverseraient notre secteur. Ses recommandations s’organisent en trois grandes parties.

AMÉLIORER L’ACCÈS AUX MARCHÉS

Pour ce faire, il serait «â€¯souhaitable » d’accorder en priorité les aides européennes au développement rural et à l’investissement «â€¯aux entreprises vinicoles misant sur l’exportation », indique le rapport. De même, il faudrait «â€¯faciliter (...) les groupements d’entreprises [pour] atteindre une masse critique ainsi qu’un portefeuille de produits plus large tel que le requièrent les distributeurs et détaillants », en particulier au Royaume-Uni et les États-Unis.

Le rapport recommande aussi de faciliter l’embouteillage sur les lieux de consommation. Pour cela, «â€¯il est nécessaire de modifier des règles que se sont imposées les indications géographiques européennes, à savoir l’obligation d’embouteiller au sein de la zone de production ».

Toujours pour améliorer l’accès aux marchés, les experts de Cogea conseillent de s’intéresser à de nouveaux pays consommateurs de vin comme la Corée du Sud, l’Algérie, le Mexique ou les Philippines. Ils recommandent d’encourager les entreprises à utiliser le fonds de promotion de l’OCM vitivinicole pour pénétrer ces marchés non traditionnels.

Enfin, il «â€¯faudrait accélérer les accords bilatéraux non seulement avec les pays avec lesquels des discussions sont déjà en cours mais également avec les pays où aucun dialogue n’a pour le moment été engagé ».

AMÉLIORER L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE

Pour le Cogea, la demande en vin sera «â€¯plus complexe et sophistiquée » à l’avenir. Dès lors, «â€¯l’amélioration de l’intelligence économique de la filière apparaît cruciale », estime le rapport. Il s’agit de tenir une veille sur les changements qui interviennent sur les différents marchés ainsi que sur les pays concurrents. «â€¯Il faut que la filière soit capable d’utiliser ces informations pour les transformer en décisions commerciales », remarque le rapport, qui suggère la mise en œuvre d’actions de formation et de transferts de connaissances.

ADAPTER LES PRODUITS AUX MARCHÉS

Le rapport souligne la très faible utilisation des labels AOP et IGP par les distributeurs et détaillants lesquels préfèrent communiquer sur l’origine des vins. Il explique cela par la multitude d’acronymes utilisés en Europe pour désigner les vins avec indications géographiques : AOC, AOP, DOC, DOCG, etc. Seuls les experts s’y retrouvent. Pour chacune de ces deux catégories, AOP et IGP, «â€¯il faudrait un acronyme unique à utiliser dans le monde entier, associé à un logo obligatoire », préconise le rapport.

Pour les vins de milieu de gamme, le rapport suggère d’autoriser la mention du pays ou de la région d’origine car elle est plus importante aux yeux des distributeurs et des consommateurs que l’appartenance à l’une ou l’autre des deux catégories AOC ou IGP.

L’adaptation aux marchés passe également par le développement de l’offre en vins de cépage qui représente une faible part des exportations européennes. «â€¯Il semble que ces vins ne constituent pas une stratégie pour les producteurs européens qui montrent peu d’intérêt pour ce type de vin. (...) » 

Il faudrait enfin que les vins européens soient présents sur tous les segments de marché, y compris l’entrée de gamme où ils sont sous-représentés. «â€¯L’expérience des autres secteurs industriels nous montre qu’un leader économique s’établit sur tous les segments de marché, affirme le rapport. Il n’est pas opportun de se focaliser uniquement sur les vins haut de gamme et de négliger les gammes inférieures. »

Pour plus d'information, retrouver le rapport complet en anglais.

Marion Ivaldi Vitisphere - La Vigne

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