Publié le lundi 03 juin 2013 - 16h57
Les contrats de l'AOC Cognac sont multiformes. À l’heure où s’étend la contractualisation, les viticulteurs tiennent à garder de la souplesse et à ne pas figer le système.
Ces deux dernières années à Cognac (Charente), dans un contexte euphorique pour les eaux-de-vie charentaises, les négociants ont multiplié les contrats afin d’assurer leurs approvisionnements. La contractualisation était donc naturellement au cœur des échanges lors de l’assemblée générale de l’Union générale des viticulteurs de Cognac (UGVC).
C’est Pascal Férat, président du Syndicat général des vignerons de Champagne, qui a ouvert les débats en présentant le système en place dans sa région basé sur l’entente entre vignerons et négociants. En Champagne, c’est l’intérêt général qui prime et, pour y parvenir, l’interprofession a mis en œuvre trois moyens.
Le premier est la régulation de l’offre par la fixation du rendement. C’est « ce qui permet d’assainir le marché très rapidement, souligne Pascal Férat. « l’objectif étant d’avoir trois ans et demi de stocks ». Les deux autres moyens sont une transparence totale du marché grâce à des déclarations obligatoires sur les quantités vendues ainsi que leurs destinations et une harmonisation des relations contractuelles par leur enregistrement, là aussi obligatoire, auprès du Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC). Enfin, s’il n’existe pas de prix minimum, ce qui serait contraire aux lois de la concurrence, la Champagne pratique un système de « prix constaté », purement indicatif, mais concrètement repris par tous.
Un tel cadre suscite certes l’intérêt des viticulteurs de Cognac, mais pas leur adhésion. Ici, les contrats sont multiformes : annuels, pluriannuels et pluriannuels glissants. Certains portent sur des volumes fixes, d’autres sur des volumes variables selon les années. Viennent en plus les « habitudes de vente », des accords purement verbaux mais ayant cours parfois depuis plusieurs générations et ayant valeur de contrat. Elles représentent aujourd’hui une part marginale des transactions mais font partie de la tradition.
« Il faut lisser le rendement »
Pour les viticulteurs, il s’agit de trouver, avec les contrats, une certaine stabilité… et de rassurer leur banquier. Mais pas question pour autant de contractualiser la totalité de la production. « Certains souhaitent couvrir leur prix de revient avec des contrats et stocker le reste, note Marc Veillon, président des bouilleurs professionnels. Les viticulteurs qui sont en cours d’investissement recherchent davantage des contrats longs, glissants. Alors que ceux qui sont en vitesse de croisière veulent plutôt des contrats sur des durées courtes. »
Actuellement, les investissements à réaliser dans le renouvellement du vignoble incitent aussi à la contractualisation. Une démarche que soutient l’UGVC, sans toutefois souhaiter aller aussi loin que l’a fait la Champagne. « Il faut conserver une marge de manœuvre, plaide Christophe Forget, président de l’UGVC. Des contrats trop figés pourraient être préjudiciables aux deux parties. »
Pour Stéphane Roy, secrétaire général du syndicat, les contrats atteignent leur limite avec le rendement. « Le viticulteur qui a besoin de couvrir ses coûts de revient va mettre 9 hl AP par ha sous contrat. Mais si le rendement est inférieur, c’est problématique. Dans ce cas, cela bloque la rentabilité. » Il rappelle ce qui s’est passé entre 2008 et 2009, moment où le rendement est passé de 10,85 à 8,9 hl AP par ha.
Myriam Guillemaud
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