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Cognac  Le parc des alambics se modernise

Publié le mardi 08 juillet 2014 - 15h35

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La distillation est aujourd’hui le deuxième poste d’investissement à Cognac, après le renouvellement du vignoble. Les alambics se réorganisent et s’équipent des dernières technologies.

Depuis deux à trois ans, les ouvriers sont au travail dans les distilleries. Pour installer de nouveaux alambics, mais surtout pour équiper ceux déjà en place des dernières technologies : systèmes d’automatisation, amélioration des brûleurs, régulation de l’eau et de son refroidissement lors de la distillation.

La baisse du marché chinois a, certes, un peu ralenti les commandes. Et la grêle de juin dernier a repoussé quelques décisions aux prochaines vendanges. Mais malgré ces coups de frein, l’élan est bien là. Les fabricants d’alambics ont des carnets de commande pleins.

RÉORGANISATION

« On fait peu de neuf, observe toutefois Hervé Maresté, de VDC Distribution. Il s’agit surtout de transferts et de matériel d’occasion. » En effet, à la faveur des regroupements d’exploitations, la distillation est réorganisée et les alambics sont réunis en un même lieu.

« Il n’y pas d’augmentation de la capacité de production, assure Michel Brethenoux, de la Satif. Des exploitations se constituent aujourd’hui par le ralliement de trois ou quatre petites structures. Les viticulteurs en profitent pour arrêter certains alambics et en construire un gros sur l’exploitation centrale. »

LONGUE DURÉE DE VIE

Il est vrai que la durée de vie d’un alambic est, selon les constructeurs, de cinquante à cent ans, voire davantage. Et le parc cognaçais avait reçu un grand coup de neuf dans les années 1960 et 1970, quand le gaz était venu remplacer le bois et le charbon utilisés jusque-là.

« À l’époque, on en construisait 250 par an, se souvient Hervé Maresté. Mais depuis, ils n’ont pas bougé. Le gaz est moins abrasif, les alambics durent encore plus longtemps. » Il évoque le premier que la société familiale a monté en 1964. « Nous avons changé la chaudière il y a quatre ans. Mais le fond, de 7 mm d’épaisseur, n’a pas bougé. »

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE

L’écho est le même chez la SARL Montel, à Pons (Charente-Maritime). « Les viticulteurs cherchent aussi à réaliser des économies d’énergie, à piloter la distillation de manière plus précise, indique Laurent Guyot, à la tête de l’entreprise. Il y a aussi un besoin de confort. Aujourd’hui, l’alambic n’est pas toujours situé à côté de l’habitation. Les gens investissent dans des automatismes pour pouvoir être moins présents. »

Michel Brethenoux va dans le même sens. « Désormais, il est même possible de piloter son alambic depuis son smartphone », souligne-t-il.

Les investissements actuels ne sont liés qu’au renouvellement du parc et à son amélioration. À raison de 3 000 viticulteurs équipés sur les 4 300 de la région de Cognac, le marché représente 5 000 à 5 500 alambics.

Le retour du bois

L’Ademe et les chambres d’agriculture de Charente et Charente-Maritime accompagnent et conseillent les viticulteurs qui souhaiteraient s’équiper de chaudières à bois pour faire tourner leurs alambics. Deux techniques sont proposées : granulés et plaquettes. Toutes deux génèrent une sérieuse économie d’énergie comparées au gaz. Le coût, pour distiller 1 hl d’alcool pur, passe ainsi de 38 euros pour le gaz à 29 euros pour les granulés, 17 pour les plaquettes achetées à l’extérieur et 8 euros pour les plaquettes autoproduites. Hélas, le recours aux sarments est déconseillé, notamment à cause du fort taux de cendre et de la teneur en silice. Selon les constructeurs, bois ou gaz, cela ne change rien à la distillation elle-même. Le seul risque éventuel vient d’un dépôt de suie dans les tours à feu et de l’usure qui pourrait en découler.

Myriam Guillemaud

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