Champagne Débat animé entre l’Anpaa et les vignerons

De gauche à droite : Alain Rigaud, président de l’Anpaa, Séverine Couvreur, administratrice du Groupe des jeunes vignerons de la Champagne, Jean-Marc Charpentier, président du Groupe des jeunes vignerons de la Champagne, et Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin & société. © GJV CHAMPAGNE

« C’est à l’Institut national de prévention et d’éducation et pour la santé (INPES) d’expliquer ce qu’est un verre de trop », soutient Audrey Bourolleau. Selon la déléguée générale de Vin et société, « 77 % des Français ne connaissent pas les repères de la consommation modérée, alors qu’ils sont clairement définis ». Elle pense qu’une grande campagne d’information, prenant pour modèle le programme « Manger bouger » incitant les Français à consommer cinq fruits et légumes par jour, s’impose. Aux pouvoirs publics de la mener !

Un avis partagé par Alain Rigaud, président de l’Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), selon lequel une « meilleure communication » sur les repères de la consommation modérée est nécessaire.

Cette question mise à part, les oppositions sont restées très marquées entre le président de l’Anpaa et la déléguée générale de Vin et société pendant du débat organisé par le Groupe des jeunes vignerons de la Champagne lors de son assemblée générale le 7 mars, à Chouilly (Marne). Son thème ? L’avenir du vin en France.

En ouvrant l’assemblée générale sur la musique de la Guerre des étoiles, Jean-Marc Charpentier, président du Groupe des jeunes, a campé le décor. D’emblée, il a déploré qu’on « en mette toujours plus sur le dos » des producteurs de vin : interdiction de communiquer, radicalisation des messages sanitaires, projets de nouvelle taxation, etc.

Fiscalité, étiquetage et publicité

« Alors que le vin est le deuxième secteur excédentaire de notre balance commerciale, des mesures le pénalisent », s’est-il plaint devant une assistance nombreuse acquise à la cause du champagne.

Chauffée à blanc par Jacques Dupont, journaliste au « Point » et auteur du livre « Invignez-vous », cette salle a réagi sur les trois axes du débat : la fiscalité, l’étiquetage et la publicité autour du vin encadrée depuis plus de vingt ans par la Loi Évin.

Alain Rigaud a défendu la nécessité d’une « taxe comportementale » pour faire baisser la consommation d’alcool en France. Le prix étant pour lui « un outil de régulation et de santé publique ». Il a également soutenu qu’il fallait agrandir le logo femmes enceintes sur les bouteilles. Il a plaidé pour le remplacement du message « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé » par « l’alcool est dangereux pour la santé ». Une position qui paraît contradictoire avec le fait qu’il est d’accord pour informer le public sur les repères de la modération…

Remonté d’avoir entendu tout cela, Pascal Férat, président du Syndicat général des vignerons de Champagne, a, dans sa conclusion, accusé l’Anpaa « de jouer avec ses propositions le rôle de Trésor public pour l’État ».

Philippe Schilde