Cahors Exportation record

Jérémy Arnaud, de l’UIVC, Martine Costes, Didier Pevillain, tous deux vignerons, et Armand de Gérard, de l’UIVC également. © F. JACQUEMOUD

« Depuis la création de l’AOC, en 1971, les vignerons n’ont jamais autant exporté, se réjouit Jérémy Arnaud, directeur marketing de l’Union interprofessionnelle du vin de Cahors (UIVC). En 2012, ce sont 30 295 hl qui ont été vendus à l’étranger contre 20 534 hl en 2011, selon UbiFrance. Le chiffre d’affaires export, en hausse de 41 %, a été de 13,6 millions d’euros HT. »

MISER SUR LE MALBEC

Ces résultats découlent du plan mis en place à partir de 2007 par l’interprofession qui a tout misé sur l’image du malbec, principal cépage de l’AOC, déjà célèbre dans le monde entier grâce aux vins argentins.

« L’export était notre seul moyen de développement », reconnaît Alain Janicot, président de l’UIVC. En surfant sur le positionnement « Cahors Malbec, the French Malbec », et en organisant des « Cahors Malbec Tours », l’appellation s’est fait connaître des « acheteurs qui comptent ». Aujourd’hui, même les Argentins précisent dans leurs argumentaires commerciaux que Cahors est la capitale historique du malbec.

LA CHINE EN TÊTE DES PROGRESSIONS

En tête des pays en progression, la Chine représente quasiment 30 % des volumes de ventes supplémentaires de 2012 (28 % en valeur) devant les États-Unis, (22 % en volume et 23 % en valeur) et les aux Pays-Bas (19 % et 9 % en valeur).

Mais c’est toujours le Canada, et notamment le Québec, qui demeure le premier marché export du Cahors. Chaque magasin de la SAQ (Société des alcools du Québec) compte huit à quinze références de Cahors, soit largement plus que dans les grandes surfaces en France. Cahors a vendu 9 700 hl au Canada en 2012, légèrement moins qu’en 2011. Pour se relancer, l’appellation démarre un travail sur les provinces anglophones, où les malbecs argentins sont très connus, qui devrait à nouveau faire progresser les exportations. Le cahors malbec peut jouer ici la carte du produit additionnel, complémentaire de son homologue argentin.

LES ÉTATS-UNIS RATTRAPENT LE CANADA

Le deuxième marché cible de cahors est les États-Unis où 6 200 hl ont été vendus en 2012. « D’ici trois ans, ce marché devrait être au moins aussi important que le Canada, estime Jérémy Arnaud. Quant à la Chine (4 459 hl), notre troisième destination, elle devrait aussi atteindre 10 000 hl d’ici cinq ans. »

Aux États-Unis comme au Canada, les bouteilles (75 cl) se vendent, entre 15 et 25 dollars, rapportant 3 à 5 euros HT aux vignerons. En Chine, la valorisation est un peu plus basse, avec un prix d’achat moyen sortie de chai à 2,89 euros HT le col. Depuis 2006, le chiffre d’affaires de l’AOC Cahors a augmenté de plus de 10 millions d’euros HT, notamment grâce à l'export.

Florence Jacquemoud