Bourgogne Vers une campagne record

Assemblée générale du BIVB le 5 juillet. De gauche à droite : Michel Baldassini (viticulteur), président délégué du BIVB, Pierre-Henry Gagey (négociant), président du BIVB, et Alain Suguenot, maire de Beaune (Côte-d’Or). © C. MICHELIN

« Les équilibres sont très bons. » Pour Michel Baldassini, président délégué de l’interprofession des vins de Bourgogne, la campagne actuelle est du même acabit que la campagne 2008-2009, qui avait atteint des records de valorisation. Cette situation s’explique par des marchés porteurs mais aussi par des « petites années en série » côté volume, affaiblissant les stocks.

L’assemblée générale du 5 juillet a été l’occasion de faire un point sur les marchés. Les vins rouges de Bourgogne sont « vraiment déficitaires » (310 519 hl sortis des propriétés sur la campagne 2012-2013 soit -13 % par rapport à 2012-2011) a constaté le représentant professionnel.

Parallèlement, la demande des marchés exports est de plus en plus forte. Sur les quatre premiers mois, le chiffre d’affaires de la filière s’est élevé à 214,5 millions d’euros, battant ainsi le record. L’exportation (+ 4,3 % en volume, + 0,7 % en valeur) bénéficie de la reprise américaine notamment. Le marché français (+ 5 % en volume, + 6 % en valeur) confirme que la Bourgogne « monte en gamme », sauf certaines appellations régionales et communales, comme l’a reconnu Michel Baldassini.

Les crémants de Bourgogne connaissent un « ralentissement » (- 2,4 %) qui s’explique par la pénurie de vins de base. Partout, les stocks sont « bas » (- 11 % par rapport à 2011), surtout après la récolte 2012 (- 20,4 %).

Les volumes échangés sur le marché du vrac jusqu’à ce mois de mai sont donc logiquement en baisse (717 798 hl) de près de - 11 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. L’effet est accentué sur le millésime 2012 (589 443 hl, soit - 19 %) comparativement aux échanges du millésime 2011.

Les cours sont donc « tendus » et toujours en croissance : Gevrey-Chambertin (+ 41 %, 1 544 euros la pièce de 228 litres), Pommard (+ 64 %, 1 331 euros la pièce), Chablis (+ 22 %, 499 euros la pièce) et Bourgogne rouge (+ 30 %, 354 euros la pièce) à titre d’exemple.

Le président Pierre-Henri Gagey appelait tous les opérateurs à « rester prudents », notamment sur les « répercussions aux consommateurs ». « Il faut souhaiter une récolte normale, a conclu Michel Baldassini, car les sorties de propriétés 2012-2013 sont en recul de 6 % par rapport à 2012-2011, surtout au niveau des vins rouges. » La hausse des cours n’ayant pas compensé partout les pertes de récoltes.

Cédric Michelin