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Bourgogne L’orage judiciaire s’abat sur deux viticulteurs

Publié le mardi 19 novembre 2013 - 16h01

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Deux viticulteurs d’Azé, en Saône-et-Loire, ont été condamnés pour falsification de vins après avoir vinifié deux cuves mouillées par un débordement d’eau de pluie. Ils trouvent la sentence et la réaction de la presse trop sévères et comptent faire appel.

Fin octobre, le tribunal correctionnel de Mâcon (Saône-et-Loire) a condamné la société civile d’exploitation domaine de Rochebin et ses deux associés pour falsification de vins.

Les faits remontent aux vendanges 2012. Situé en haut d’une colline à Azé, dans le Mâconnais, le domaine décharge sa récolte par gravité. La toiture datant des années 1970 est vétuste et sans chéneau. Un simple caniveau situé à 5 cm seulement des volets d’accès aux cuves permet l’écoulement des eaux de pluie. Mickael Marillier et son associé Laurent Chardigny sont dans l’attente d’aides de FranceAgriMer pour remédier à cette situation.

Lors d’une fin de journée de septembre, un violent orage fait déborder le caniveau, bouché par la chute des feuilles automnales. Malgré la réactivité et les efforts des vignerons, de l’eau de pluie pénètre dans deux cuves en macération pelliculaire, restées ouvertes et présentant un creux de 20 à 30 cm.

TAUX INHABITUEL D’EAU DANS LES CUVES

Après l’incident, les associés vérifient le degré d’alcool et l’acidité des deux cuves. La première cuve qui contient 50 hl de Mâcon-Lugny est descendue de 13,5 à 12,2°, un niveau conforme au cahier des charges de l’appellation. Il n’en est pas de même pour la cuve de Bourgogne aligoté de 100 hl qui est descendue à 11,5°. Malgré l’accident, les deux associés vinifient ces vins.

« Comme nous l’avons expliqué au tribunal, nous nous sommes dit que cela pouvait passer pour le Mâcon-Lugny, racontent les associés. Mais nous attendions de savoir ce que nous allions faire des aligotés. » Car en 2012, l’exploitation avait rentré un tiers de récolte en moins alors qu’elle n’était pas assurée.

En janvier 2013, les fraudes contrôlent les cuves et y découvrent un taux inhabituel d’eau. « Les analyses y trouvent plus de 10 % du volume des cuves », explique Mickael Marillier.

Le domaine n’a pas demandé de contre-expertise. La suite est la condamnation fin octobre.

VINS CONFISQUÉS

« Les fraudes ont fait leur travail, mais de là à nous traîner en correctionnelle et à être ensuite traités de truands en une du journal départemental, ça vous défonce moralement », déplorent Mickael Marillier et Laurent Chardigny.

La société civile d’exploitation domaine de Rochebin a écopé de 15 000 euros d’amende, ses deux associés à 5 000 euros chacun, dont 2 000 avec sursis, plus les dédommagements des frais des partis civiles. Les vins saisis ont été confisqués. Les deux associés comptent faire appel de la condamnation pour diminuer le montant de la sentence.

Ils ont envoyé 800 courriers d’explication à leurs clients.« La majorité comprend mais certains non », déplorent les vignerons.

Cédric Michelin

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