Bourgogne Des pompes dans les vignes pour vider l’eau

Bourgogne : des pompes dans les vignes pour vider l’eau. © LE BIEN PUBLIC/M. PROTET/MAXPPP

« La rivière est sortie de son lit puis s’est écoulée en contrebas, inondant nos vignes le week-end dernier (4 et 5 mai). On s’est retrouvé avec de l’eau au-dessus des piquets », raconte Jean-Pierre Guillemot, viticulteur à Savigny-lès-Beaune (Côte-d’Or). Au total, les flots ont inondé les vignes, près de 2 ha, situés en AOC Savigny, partagés entre le domaine Pierre Guillemot et celui du Prieuré.

« On a d’abord fait venir un tractopelle pour faire une ouverture dans une berge assez haute, située de l’autre côté de la parcelle qui a joué un rôle de barrage. Cela a abaissé le niveau. Ensuite, on a installé des pompes pour vider le fond de la parcelle », explique Philippe Guillemot, le fils de la maison.

En milieu de matinée, lundi 6 mai, les viticulteurs installent deux pompes de 30 m³/h plus une autre qui leur est prêtée par le propriétaire du camping voisin, situé en bordure de rivière, et qui vidange 620 m³/h. « On s’est relayé jusqu’au soir. Puis le lendemain, on a repris le pompage », indique Jean-Pierre Guillemot. Après 24 heures d’effort, il restait encore en 30 et 50 cm d’eau dans les vignes, ce 7 mai au matin. « On en a encore pour une journée de travail. On faut retirer le maximum d’eau car elle ne s’infiltre plus dans le sol tant les nappes phréatiques sont pleines », poursuit-il.

Même si les vignerons tempèrent leur galère en rappelant que « d’autres ont vu les inondations dévaster leur maison », deux inquiétudes demeurent. « On craint une grosse attaque de mildiou. C’est pourquoi on veut traiter le plus tôt possible. Idéalement avant le 10 mai », ajoute le viticulteur. Il va falloir traiter avec un pulvérisateur à dos car le tracteur ne pourra pas passer et que le traitement par hélico est impossible vu la proximité du cours d’eau.

Second problème : comment la vigne qui avait débourré résistera-t-elle à ce passage subaquatique ? « On espère que les bourgeons ne sont pas abîmés. L’eau est très calcaire et ces 48 heures sont l’eau ont déposé comme une fine pellicule de tarte », constate Jean-Pierre Guillemot.

Parmi les autres professionnels touchés par les inondations, le journal régional « Le Bien public », cite « plusieurs entreprises situées dans la zone artisanale de Beaune-Savigny, [...] dont la cuverie Bouchard père et fils ».

Aurélia Autexier