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Bordelais  La douceur hivernale inquiète les viticulteurs

Publié le mardi 14 janvier 2014 - 14h10

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Les viticulteurs du bordelais sont confrontés à des températures particulièrement clémentes et douces. Dans l’Entre-deux-Mers, les viticulteurs s’inquiètent.

Joël Ortiz, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Gironde, bat la campagne dans l’Entre-deux-Mers. Il ne peut que mesurer l’inquiétude des viticulteurs face à la trop grande douceur hivernale. « La vigne pleure. C’est très inhabituel. Il faut remonter à l’année 1956 pour retrouver un hiver aussi doux, lequel a été ensuite suivi d’une période très courte de grand froid en février et qui a eu pour conséquence un gel terrible », indique-t-il.

« Il faut que la pluie s’arrête et que le temps se mette au froid », renchérit François Zaros, du domaine de Buisson (22 ha en AOC Bordeaux, 1 100 hl de récolte habituellement, 200 hl cette année) à La Sauve (Gironde). La situation ne peut pas durer. Les températures particulièrement douces (15 degrés en milieu de journée) inquiètent ce viticulteur.

LES VIGNES PLEURENT

« Sur une parcelle de jeunes vignes de merlot que j’ai plantée il y a huit ans, les bourgeons sont enflés. Les écailles s’écartent. Ça bouge. Certes, ce n’est pas encore énorme, mais les bourgeons gonflent. Nos vignes sont enherbées et on voit bien que l’herbe est prête à démarrer. »

Son fils, François, ne dit pas autre chose. Dès vendredi dernier et lundi, en faisant les travaux de taille sur des parcelles de jeunes vignes, il n’a pu que se rendre à l’évidence : la vigne pleurait. « On voit la sève s’écouler. C’est vraiment le signe que l’hiver n’est pas assez froid », démontre-t-il.

Ce phénomène touche essentiellement les jeunes vignes (30 % de son domaine). Les vignes plus âgées ne sont pas concernées. Il n’empêche, François et Jérôme Zaros croisent les doigts. « Nous avons subi 86 % de perte de récolte suite aux orages de grêle de cet été, rappelle Jérôme. Nous espérons éviter un gel dans les prochaines semaines. »

«Tout va se jouer d’ici quinze jours. Si le temps se met au froid, tout rentrera dans l’ordre. Dans le cas contraire, ce sera très gênant», reconnaît quant à lui son père, François.

Colette Goinère

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