Publié le jeudi 13 février 2014 - 16h05
Le millésime 2013 du Bordelais s’annonce « inégal », après une année d’intempéries ayant notamment entraîné de mauvaises floraisons, a estimé le président de l’Union des grands crus de Bordeaux le 11 février.
« Il n’est pas moins bien, ni mieux que 2011 et 2012 », a déclaré Olivier Bernard, le président de l’Union des grands crus de Bordeaux (UGCB), lors d’une conférence de presse à Bordeaux (Gironde) : « Tout le monde ne l’a pas réussi de la même façon », a-t-il ajouté, après avoir déclaré que pour définir le millésime 2013, il retenait l’adjectif « inégal ».
Olivier Bernard a fustigé la décision radicale prise par Château Malescasse, cru bourgeois du Bordelais, de ne pas sortir de millésime 2013. Son influent conseil Stéphane Derencourt a expliqué que cette décision, annoncée début février au « Figaro », a été prise car le millésime a été « déficient », « sans potentiel de garde » et « parfois médiocre ».
Pour le millésime 2012, Château Yquem avait déjà pris une décision similaire, parmi d’autres grands crus de Sauternes. « On ne se sert pas de l’année 2013 pour faire sa propre communication », a réagi Olivier Bernard, en assurant que « ceux qui ne vont pas faire de bons vins ne sont pas des grands crus ».
« Un millésime jaloux »
« Je ne suis pas inquiet du tout sur la présentation des primeurs », a-t-il ajouté en promettant des « vins de qualité », au niveau de 2011 et 2012, dans une « lignée » de « vins à boire ». « C’est un millésime jaloux. Il y a des gens qui ont pris plus d’eau et à 5 km près vous pouvez vous prendre 30 mm d’un orage fin août et puis à côté 5 mm, vous savez comment ça marche. »
« Dans un millésime comme 2013, il faut mettre beaucoup de moyens pour faire un grand vin », a-t-il expliqué, non sans écarter une baisse des « volumes ».
« En 2009 et 2010, on a eu deux millésimes de génie » et « puis la nature est venue nous rappeler, depuis trois ans (2011, 2012 et 2013), qu’elle était forte », a-t-il expliqué en évoquant « 1,60 m d’eau en cumulé sur quinze mois alors que normalement on a 800 mm ».
Ainsi, a-t-il estimé, environ la moitié des 50 crus les plus connus parmi les 240 châteaux produisant des grands crus de Bordeaux devraient baisser leurs prix de « 20 à 30 % ».
La semaine des primeurs de l’UGCB (regroupant 133 crus parmi les plus connus du Bordelais), grand rendez-vous des professionnels qui testeront le millésime, se tiendra du 1er au 4 avril.
AFP
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