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Bordeaux  Les investisseurs chinois touchés par le recul des exportations

Publié le lundi 16 mars 2015 - 12h11

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Les Chinois sont devenus les premiers investisseurs étrangers dans le vignoble bordelais. Fait nouveau, le ralentissement des exportations vers la Chine touche désormais ces néovignerons qui pensaient vendre facilement dans leur propre pays.

Comme de nombreuses propriétés bordelaises, le Château Bellefont-Belcier, saint-émilion grand cru, est passé sous pavillon chinois. © AFP PHOTO / N. TUCAT

Comme de nombreuses propriétés bordelaises, le Château Bellefont-Belcier, saint-émilion grand cru, est passé sous pavillon chinois. © AFP PHOTO / N. TUCAT

La Chine est désormais la nationalité détenant le plus de propriétés en Bordelais, devant la Belgique. Cette présence chinoise, qui représente entre 1.500 et 2.000 hectares sur les 113.400 ha en AOC Bordeaux, est largement dominée par deux investisseurs : l’industriel Naijie Qu, à la tête du conglomérat Haichang (transport maritime et parcs à thème), avec près de trente propriétés pour 500 hectares, et Franck You, qui a bâti sa fortune dans la pharmacie, avec sept châteaux et 300 hectares, majoritairement certifiés bio.

UNE MISE MOINS LUCRATIVE QUE PRÉVUE

Avec une mise de départ de 5 à 15 millions d’euros, ces investisseurs entendaient rentabiliser rapidement leur placement en expédiant toute la production de leurs domaines en Chine, où ils assurent eux-mêmes la distribution, pour réaliser le maximum de marge.

Mais, en 2014, les exportations de Bordeaux vers la Chine ont enregistré un repli de 17,5 % en valeur et une baisse de 9 % en volume, avec 60 millions de bouteilles expédiées. Ces investisseurs ne sont pas épargnés. Leurs exportations tournent au ralenti faute d’avoir su diversifier leurs marchés.

«â€¯Les premiers qui ont vendu du vin de Bordeaux en Chine étaient peu concurrencés et ont fait beaucoup d’argent. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Le consommateur n’est plus prêt à payer sans se renseigner et, sur ce point, Internet joue un très grand rôle. Le marché est plus mûr et les marges ne sont plus si conséquentes », indique Yiping Cai, fondatrice et directrice commerciale de La Sélection, entreprise d’export de vins de Bordeaux vers la Chine.

UNE PRÉSENCE CHINOISE PAS FORCÉMENT PÉRENNE

«â€¯Le marché se consolide. Près de 300 importateurs, qui avaient senti une opportunité, ont disparu », confirme Thomas Jullien, correspondant du CIVB en Chine, soulignant que la consommation continue de progresser «â€¯à un taux raisonnable ».

Le temps n’est pas encore à la revente des châteaux sous pavillon chinois, mais des experts le prédisent : «â€¯Ces investisseurs ont oublié qu’installer une marque sur un marché prend au moins dix ans. Ils pensaient que le consommateur chinois ne ferait pas de différence sur la qualité et privilégierait des vins dont ils auraient la garantie qu’ils ne sont pas une copie. Il va y avoir des réveils douloureux par manque de raisonnement pérenne », notent-ils.

AFP

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