Bordeaux Le commissaire européen à l’Agriculture tranquillise la profession viticole

Une journée bien remplie pour Dacian Ciolos, le commissaire européen à l’Agriculture et au Développement durable qui, pour la première fois, mettait les pieds en terre girondine, à l’invitation d’Alain Rousset, président de la région Aquitaine. Ce 22 février, dès 8 heures 30 et pendant une heure et demie, Dacian Ciolos a rencontré le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Au menu, deux sujets majeurs : la problématique des droits de plantation et la question de la mention « château » sur des étiquettes de vins importés des États-Unis.

Sur le premier sujet, le commissaire européen a voulu rassurer les professionnels en réaffirmant l’importance d’un « système de régulation dynamique qui permette d’assurer un développement équilibré de la filière à long terme ». De même, il s’est félicité des conclusions du groupe de haut niveau (GHN) qui a planché sur un nouveau système d’autorisation de plantation des vignes. Rappelons que ces conclusions alimentent aujourd’hui les discussions en cours avec le Parlement européen et les États membres sur la réforme de la Pac.

Autre sujet évoqué par le commissaire européen : la mention « château » et son utilisation sur les vins en provenance des États-Unis sur le marché de l’Union européenne. Là encore, Dacian Ciolos a cherché à rassurer son auditoire. Il a indiqué que le dossier devait être « réexaminé au plan technique et juridique » de façon approfondie et qu’un travail devait être engagé par les professionnels pour harmoniser la définition de « château » au plan communautaire. Selon lui, ce travail ne doit pas se limiter à la mention « château » mais doit concerner l’ensemble des mentions traditionnelles qui ne font pas l’objet d‘une définition unique au niveau de l’Union européenne.

Dacian Ciolos s’est ensuite rendu dans une petite propriété. « Il est important que le commissaire européen voie la réalité viticole en dehors de ce qui est montré habituellement, à savoir la Rolls de la viticulture » indiquait-on dans son entourage. Visite donc de Château Lusseau, une propriété de 7 ha de vignes, dans les Graves, menée par Bérengère Quellien. Elle y produit un vin bio qui n’a pas laissé indifférent le commissaire européen, ingénieur agronome de formation et spécialiste de l‘agriculture écologique.

En début d’après-midi, une tout autre vision de la filière viticole lui a été présentée avec l’ISVV, l’Institut des sciences de la vigne et du vin, et ses 10 000 m² de labos.

À l’issue de la visite, Dacian Ciolos a décerné des bons points à la filière girondine, répétant qu’il avait rencontré à Bordeaux « une vraie profession, très bien organisée » saluant au passage sa « diversité » ainsi que « les investissements conséquents qu’elle avait su mener ».

Colette Goinère