Publié le vendredi 27 mai 2011 - 15h19
Les Bordelais, très attachés à la production de vin d'appellation, sont peut-être en train de changer après des années de mévente et de prix bas. De plus en plus de producteurs vendent leurs rouges en vins sans indication géographique (IG).
Rémi Villeneuve, trésorier du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieurs et président de la SAS Mercure. © P. ROY
Selon les chiffres de FranceAgriMer, en Gironde, après quarante semaines de campagne 2010-2011, il s'est vendu 97 000 hl de rouges et rosés sans IG sur le marché du vrac, contre 6 000 hl seulement en 2009-2010. Sur les 97 000 hl, 20 000 hl sont avec mention de cépage et 77 000 hl sans mention de cépage.
Rémi Villeneuve, trésorier du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieurs et président de la SAS Mercure, confirme que « les vins sans IG constituent une bonne opportunité dans le contexte de déséquilibre entre offre et demande ». Il répond aux questions de La Vigne.
De plus en plus de viticulteurs girondins se tournent vers les vins sans IG. Pourquoi ?
On sent une demande forte de la part du négoce et des viticulteurs bordelais y répondent favorablement. Il faut dire qu'il y a un intérêt économique et financier incontestable. Les viticulteurs qui décident d'écouler une partie de leur production en vins sans IG peuvent compter sur des revenus à l'hectare parfois plus importants que s'ils produisent en appellation, car les rendements ne sont pas limités. Autre fait non négligeable : ils ne sont pas tenus de payer au CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, la CVO, que d'ailleurs certains viticulteurs contestent. On peut donc comprendre l'engouement ou du moins l'opportunité de s'ouvrir aux vins sans IG. D'ailleurs, les courtiers poussent dans ce sens. C'est leur travail de faire comprendre l'intérêt d'aller dans cette voie. C'est une opportunité sur les deux à trois ans qui viennent. Mais tout dépendra de la prochaine récolte.
Les vins sans IG, sont-ils souhaitables à Bordeaux ?
Je vous réponds par une autre question : le tout AOC est il tenable à Bordeaux ? Ce n'est pas sur. Aller vers les vins sans IG peut permettre de faire le tri dans ses chais et garder le très qualitatif en AOC. Hier soir, j'ai tenu une réunion de canton, à Saint-André-des-Bois, pour rappeler l'intérêt de Mercure, la SAS mise en place en place pour endiguer la baisse des cours du vrac des Bordeaux rouge. Il y eu aussi des questions et une marque de réel intérêt pour les vins sans IG.
Le CIVB réfléchit à l'instauration d'une sorte de « réserve qualitative » qui inclurait la possibilité d'écouler des stocks en vins sans IG. Que pensez- vous de cette mesure ?
Cette possibilité est faite pour réguler l'offre et la demande. Dans un contexte de déséquilibre, c'est une bonne opportunité. Le système est intéressant. Si les cours ne remontent pas plus, les viticulteurs très mécontents, se retourneront davantage vers les vins sans IG.
Propos recueillis par Colette Goinere
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