Publié le mercredi 15 janvier 2014 - 16h06
Le non-remplacement des départs en retraite des métayers constitue un problème majeur pour l’avenir du Beaujolais. La cave coopérative de Saint-Étienne-des-Oullières (Rhône) veut trouver une parade en créant une société d’achat de foncier avec les négociants Dubœuf et Boisset. La nouvelle entité a été baptisée BCD Développement.
« Une méthode inédite », c’est ainsi que les responsables du Cellier des Saint-Étienne (le nom de la cave coop de Saint-Étienne-des-Oullières) présentent la création de la société BCD Développement. Elle réunit le négociant Boisset (le B), la cave (le C) et la maison Dubœuf (le D).
« L’objectif de cette société est de pouvoir acquérir du foncier. Notre problème est le suivant : quand un propriétaire de vigne, dont la production est apportée en cave coopérative, ne trouve pas de remplaçant à son métayer partant en retraite, il décide bien souvent de vendre son bien. Au final, cela signifie pour la cave des apports en moins », explique Gérard Large, le gérant de BCD Développement.
La nouvelle entité est une réponse à cette problématique. « Les capitaux utilisés seront issus à parts égales des deux négociants pour un total de 90 % et 10 % seront apportés par la cave », précise le dirigeant. Les vignes acquises seront ensuite confiées en fermage uniquement, à des coopérateurs en place, ou bien à des jeunes qui souhaitent s’installer. Au cas par cas, des vignes hors du périmètre de la cave pourraient être achetées.
Contrats pluriannuels
« En Beaujolais, nous ne trouvons qu’un jeune pour dix départs en retraite. Le problème est donc crucial pour l’avenir, poursuit Gérard Large. Nous souhaitons constituer des domaines de 10 à 15 ha en beaujolais villages et en génériques principalement, que nous aurons préalablement restructurés pour baisser les coûts de production, dans le cadre du contrat collectif de FranceAgriMer. »
Pour les négociants, l’opération a pour but de sécuriser les approvisionnements en tissant des liens plus étroits avec une cave qui produit 22 000 hl (dont 15 000 en villages, 4 000 en beaujolais génériques et 1 600 en brouilly) sur 415 ha , comme l’explique Georges Dubœuf. « Cette association n’a pas pour but premier de réaliser des investissements fonciers. Nous souhaitons seulement pérenniser nos approvisionnements avec un fournisseur privilégié que nous suivons depuis cinquante ans ! Nous voulons éviter que les superficies se perdent, que les coûts de production fixes de la cave ne flambent et que les rémunérations des vignerons baissent. Ces derniers ont besoin d’être rassurés. »
La création de BCD Développement s’accompagne donc de la signature de contrats pluriannuels de cinq ans entre la cave est chacune des deux maisons de négoce.
La cave précise qu’elle continuera à travailler avec ses autres clients, avec qui elle souhaite également signer des contrats pluriannuels.
D. B.
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