Aude La grêle a fait des dégâts « considérables » dans les vignes

Deux secteurs ont été particulièrement touchés : le massif de la Malepère et le Minervois. Ici, à Olonzac, les vignes sont recouvertes d’un tapis de grêlons, parfois de la taille d’un œuf de pigeon. © C. Barreau/MaxPPP

Des orages de grêle, accompagnés de vents très violents, ont duré moins de 30 minutes, dimanche 6 juillet, vers 17 h 00. Mais ils ont frappé sévèrement deux secteurs de l'Aude en particulier : le massif de la Malepère, à l’ouest de Carcassonne, et le Minervois, entre Carcassonne et Narbonne. Certains grêlons avaient la taille d’un œuf de pigeon.

Selon une toute première estimation de la chambre d’agriculture, 15 000 hectares de surfaces agricoles ont été plus ou moins gravement touchés dans l’Aude, essentiellement des vignobles.

«â€¯C’est une catastrophe ,  un cataclysme », a assuré le président de la chambre d’agriculture, Philippe Vergnes, lors d’une visite sur une exploitation de Tourouzelle, au-dessus de la petite ville de Lézignan-Corbières.

«â€¯Les 15 000 ha en question représentent un quart de la surface plantée en vignes (60 000 ha) dans l’Aude, a-t-il constaté. J’ai 54 ans, je suis vigneron depuis l’âge de 20 ans et je n’ai jamais vu cela. Les vignes sont touchées entre 50 et 100 %. Pour ma part, je crains qu’on ait perdu un million d’hectolitres. »

Or, une faible proportion des viticulteurs audois affectés, 10 % à 15 %, avait pris une assurance contre la grêle.

La préfecture de l’Aude a fait état de «â€¯dégâts considérables », dans un communiqué publié lundi 7 juillet au matin.

NOUVELLE BAISSE DE LA PRODUCTION

Les préfets de Languedoc-Roussillon et de l’Aude se sont rendus dans le Minervois, chez un viticulteur de Tourouzelle qui exploite 40 ha de vignes et 6 ha de pommiers. Ils ont aussi constaté les dégâts dans le massif de la Malepère, à Arzens, où 1 000 ha de vignes d’une cave coopérative ont été touchés, dont la moitié très sévèrement.

«â€¯On voit depuis quelques années une recrudescence du phénomène des orages. Aucune région n’est épargnée », a remarqué Jérôme Despey, secrétaire général de la Fédération des exploitants agricoles (FDSEA) et viticulteurs de l’Hérault, département voisin, joint au téléphone par l’AFP. Il a cité la Bourgogne pour la troisième année consécutive,  les Charentes et de  nouveau le Bordelais le mois dernier, déjà très affecté en 2013.

Jérôme Despey redoute déjà une «â€¯nouvelle baisse de production » du vignoble français.

«â€¯Ces intempéries se produisent à un moment très sensible pour la vigne, au stade de fermeture de la grappe, alors que nous sommes à presque un mois des vendanges, particulièrement précoces, prévues le 15 août », a-t-il souligné.

«â€¯Va se poser le problème d’approvisionnement, nous risquons de nouveau de perdre des parts de marché alors que les conditions climatiques nous amènent, d’année en année, à avoir les plus petites productions jamais connues », a insisté Jérôme Despey

A. Autexier avec AFP