Publié le lundi 04 juillet 2011 - 10h37
Réunis en assemblée générale à Colmar le 30 juin, les adhérents de l'Association des viticulteurs d'Alsace (Ava) ont hué à l'annonce des tarifs 2011 de la distillerie Romann.
La distillerie a fait savoir qu’elle facturera 35 €/t de marc (hors frais de transport) pour les viticulteurs non adhérents à l’Union des apporteurs et 30 €/t pour les membres de cette même union qui regroupe la majorité des coopératives de la région. Une décision unilatérale.
« C’est du vol ! » a crié une salle qui n’a eu de cesse de réclamer la possibilité d’expérimenter des voies de valorisation « alternatives » à la distillation.
L’Alsace produit environ 30 000 t de marcs par an. En 2010, le vignoble avait bénéficié d’un retrait sous contrôle pour 4 000 t qui avaient fait l’objet d’une expérimentation (méthanisation en Allemagne, compostage, épandage).
Mais fin 2010, les pouvoirs publics ont imposé un plan d’épandage du marc frais, alors que le marc distillé gardait son statut d’amendement. Pour les viticulteurs voilà la preuve « qu’on nous met des bâtons dans les roues alors que nous devons préparer la fin probable de l’obligation de distiller après 2013 ».
Pour 2011, FranceAgriMer n’a pas encore accordé de retrait sous contrôle aux Alsaciens. L’Ava accuse l’établissement public de « tout faire pour garantir une part de marché à une filière [NDLR : des distillateurs] coupable d’abus de position dominante ».
Gérard Boesch, président de l’Ava, rappelle que les viticulteurs sont disposés à payer en 2011 le même prix qu’en 2010 (24 €/t) et qu’ils réclament un retrait sous contrôle pour au moins 5 000 t de marc. S’ils ne sont pas entendus, ils livreront le minimum obligatoire aux prestations viniques : 7 % au lieu des 10 % consentis depuis deux ans.
L’Ava fera également suivre les dossiers des 330 viticulteurs qui se sont déclarés en une semaine pour demander un retrait sous contrôle de leurs marcs.
La distillerie Romann appartient au groupe Grap’Sud. Elle est la seule en Alsace à distiller les prestations viniques. Elle a bouclé son dernier exercice sur un déficit de 600 000 €.
Pour Gérard Boesch, un consensus est possible. Mais ses troupes ont prévenu qu’elles étaient prêtes à des actions plus musclées.
C. R.
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