Publié le vendredi 28 juin 2013 - 18h12
Rémy Gresser a quitté la présidence du Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (Civa) en prononçant un discours musclé visant l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava) et Vin & Société.
Jamais les oreilles des participants aux assemblées générales du Civa n’avaient entendu pareil réquisitoire qu’en ce 28 juin 2013. Il a été dressé son président, Rémy Gresser, viticulteur à Andlau (Bas-Rhin), lequel arrivait au terme de son mandat de trois ans. Dans son collimateur, les « dysfonctionnements » entre le Civa et l’Ava.
Rémy Gresser a fustigé « l’héritage lamentable » laissé par Gérard Boesch, président de l’Ava jusqu’en 2012, à Jérôme Bauer, son successeur.
Il a regretté que l’Ava n’ait pas réglé le problème de la sucrosité des vins d’Alsace. « Le monopole de la Suède a remplacé des références alsaciennes, avec une sucrosité incertaine, par des pouilly-fuissés, des sancerres aux prix plus élevés (...). Nous ne sommes pas encore sortis du bourbier des vins sucrés que nous commençons à nous mettre dans celui des vins des vinifications "nature" (...). Le fossé entre l’image de nos vins et la réalité dans les bouteilles ne fait que s’élargir. Le Civa ne peut pas communiquer sur les vins frais et fruités et faire vendre des vins lourds, sucrés et pâteux », a-t-il dit devant une assemblée médusée.
Selon lui, le problème de fond concerne les 150 000 hl d’entrée de gamme qui ne rémunèrent plus correctement les viticulteurs. « Il faut définitivement sortir ces volumes de la zone des vins de cépage sans IG », juge Rémy Gresser.
Le président sur le départ a critiqué les insuffisances de la hiérarchisation et de la commission paritaire appelée à constater les prix des raisins.
Il a tiré sur Vin & Société pour avoir versé une forte somme – il a cité un chiffre – à son ancienne directrice « pour une rupture conventionnelle après une année de travail. (...) Quand j’ai appris que Vin & Société avait décidé de financer un tour de France pour tenir des conférences sur les bienfaits du vin pour les personnes en fin de vie, j’ai décidé qu’il était temps de changer le représentant du Civa à Vin & Société. »
Une telle charge a laissé l’assemblée interloquée.
Lors de l’élection du nouveau conseil de direction de l’interprofession, l’Ava a confirmé la « mauvaise entente entre certains membres du collège production » en présentant plus de candidats que de postes à pourvoir.
L’élection par collège demandée n’étant pas prévue par les statuts du Civa, une expertise juridique devra déterminer ce qu’il est possible de faire.
Les membres du Civa doivent se retrouver avant le 15 septembre pour désigner leur nouveau conseil de direction et se prononcer sur l’augmentation à 7,30 euros hors taxes par hl (+ 2 %) de la CVO applicable à partir du 1er janvier 2014.
Christophe Reibel
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